Les sept sœurs tome III : Star, la sœur de l’ombre – Lucinda Riley

Quatrième de couverture

 
Star d’Aplièse est à un carrefour de sa vie après le décès brutal de son père bien-aimé, le millionnaire excentrique surnommé Pa Salt par ses six filles, toutes adoptées aux quatre coins du monde. Il leur a laissé à chacune un indice sur leurs origines, mais Star, la plus énigmatique, hésite à sortir du cocon qu’elle s’est créé avec sa soeur CeCe.

Désespérée, elle décide de suivre le premier indice, qui l’entraîne dans une librairie de livres anciens à Londres… Un siècle auparavant, l’indépendante et entêtée Flora MacNichol jure qu’elle ne se mariera jamais. Elle est heureuse et en sécurité dans sa demeure du Lake District, vivant à proximité de son idole, Beatrix Potter, lorsque divers événements qu’elle ne maîtrise pas l’entraînent à Londres, dans la maison de l’une des hôtesses les plus réputées dans la haute société edwardienne : Alice Keppel.

Flora est tiraillée entre un amour passionnel et ses devoirs envers sa famille, mais arrive à trouver sa place sur l’échiquier – qui comporte des règles que seuls certains connaissent, jusqu’à ce qu’un mystérieux gentleman lui révèle ce qu’elle a cherché durant toute sa vie…

Mon avis

 
Quel plaisir de retrouver la famille d’Aplièse et de découvrir l’histoire d’une nouvelle sœur!

Cette fois-ci, c’est Star, la troisième, qui est l’héroïne de ce tome et j’avais vraiment hâte de la découvrir car c’est un personnage très discret qui m’intriguait beaucoup.
Et je n’ai pas été déçue du tout! Star est une jeune femme très attachante dont je me suis sentie proche. Amoureuse des livres, fin cordon-bleu ne rêvant pas d’une grande carrière, elle s’est jusque là laisser porter par la vie et surtout par Cece, sa sœur, dont elle est très proche depuis leur enfance. Mais la lettre que lui a laissé son père va la pousser à vivre enfin pour elle-même.

Les personnages secondaires sont également particulièrement réussis : Orlando, libraire passionné de livres anciens au point de mettre en péril son compte en banque, Mouse son frère, taciturne et mystérieux et le petit Rory, un enfant sourd très attachant.

Comme dans les autres romans de la saga, le roman nous fait voyager dans le temps avec l’histoire de Flora, l’aïeule de Star, une jeune femme libre et loyale, amoureuse de la nature et des animaux. Sa vie dans la campagne anglaise est idyllique mais malheureusement pour elle, elle va devoir s’exiler à Londres où bien des surprises l’attendent.

Ce tome est un peu moins exotique que les précédents puisqu’on ne quitte pas l’Angleterre mais ça n’enlève rien à son charme. Suivre Star dans la quête de ses origines et dans sa quête personnelle pour se construire une vie bien à elle suffit pour être dépaysé.

Bref, encore une fois, Lucinda Riley a su me charmer. Les ingrédients sont toujours les mêmes : une quête des origines, des secrets de famille, des histoires d’amour contrariées et des femmes fortes qui font face à leur destin mais de tome en tome, l’auteur sait se renouveler et nous donner envie de découvrir la suite des aventures des sept sœurs.

Vivement le prochain!

4/5

Jack Rosenblum rêve en anglais – Natasha Solomons

Quatrième de couverture

 
Depuis qu’il a débarqué en Angleterre en 1937, Jack Rosenblum s’emploie à devenir un véritable gentleman britannique. Durant quinze ans, il a rédigé un guide exhaustif des us et coutumes de son pays d’adoption : il sait où acheter la marmelade, écoute tous les jours le bulletin météo de la BBC et ne parle plus allemand que pour proférer des jurons. Malgré toute sa bonne volonté, son désir se heurte à la force d’inertie de son épouse Sadie, qui refuse obstinément d’oublier le monde juif allemand qui était le leur. Jack est pourtant persuadé d’avoir trouvé sa patrie. Il ne lui reste d’ailleurs plus qu’une épreuve à surmonter pour réaliser son rêve : devenir membre d’un club de golf à Londres. On ne veut pas de lui ? Qu’à cela ne tienne, il quittera la capitale pour s’installer à la campagne et entreprendra de construire son propre green…

Mon avis

 
Une lecture très sympathique. J’ai beaucoup aimé suivre Jack dans son rêve un peu fou de construire un parcours de golf alors qu’il n’a jamais touché un club de sa vie. Sa ténacité et son courage devant les obstacles qui se dressent sur son chemin sont à la fois amusants et touchants. On ne comprend pas toujours pourquoi il s’obstine autant mais on ne peut que l’admirer devant tant de volonté et d’optimisme.

A contrario, son épouse, Sadie, traumatisée par la guerre et la perte de sa famille, a beaucoup de mal à aller de l’avant et se laisse submergée par son chagrin et ses souvenirs d’Allemagne. Elle vit dans le passé, ne cesse de regarder des vielles photos et cuisine les vieilles recettes de sa mère auxquelles elle ne goûte même pas. C’est un personnage très émouvant pour lequel on ne peut que ressentir de la compassion.

Au premier abord, le couple semble donc bien mal assorti mais contre toute attente, le déménagement à la campagne et les épreuves rencontrées lors de la construction du golf vont les rapprocher.

L’humour est omniprésent tout au long du roman, ainsi qu’un soupçon de magie et de mystère qui n’est pas sans rappeler le conte. Et en même temps, c’est également un livre qui évoque un sujet grave : celui de l’exil subi et de l’intégration difficile dans un nouveau pays, entre l’envie de s’intégrer et la volonté de rester fidèle à ce qu’on est et à ceux qu’on a quitté.

Bref, c’est un livre très réussi qui mêle habilement gravité et légèreté, qui célèbre l’amitié, la solidarité et la tolérance et qu’on referme le sourire aux lèvres.

4,5/5

La fortune des Rougon – Emile Zola

Quatrième de couverture

 
Dans la petite ville provençale de Plassans, au lendemain du coup d’État d’où va naître le Second Empire, deux adolescents, Miette et Silvère, se mêlent aux insurgés. Leur histoire d’amour comme le soulèvement des républicains traversent le roman, mais au-delà d’eux, c’est aussi la naissance d’une famille qui se trouve évoquée : les Rougon en même temps que les Macquart dont la double lignée, légitime et bâtarde, descend de la grand-mère de Silvère, Tante Dide. Et entre Pierre Rougon et son demi-frère Antoine Macquart, la lutte rapidement va s’ouvrir.

Mon avis

 
Premier tome de la série des Rougon-Macquart, ce roman est une présentation des origines de la famille et de la ville de Plassans.

Le contexte historique est extrêmement bien rendu mais un peu difficile à suivre sans notions préalables sur l’époque. Zola ne fournit pas d’explications, aussi il n’est pas inutile de réviser ses cours d’histoire avant de se plonger dans ce livre.

N’étant pas une grande fan d’histoire ni de politique, je n’ai pas toujours été captivée par ce roman et j’ai mis un certain temps à en venir à bout.

Si je me suis accrochée, c’est pour les personnages que j’ai trouvé vraiment intéressants. Mis à part Silvère et Miette qui sont sympathiques et attachants et dont l’histoire d’amour éclaire le roman, les autres membres de la famille Rougon-Macquart sont plutôt antipathiques, lâches et opportunistes. En tête bien sûr, les époux Rougon dont la cupidité et l’arrivisme sont sans limite. Suivi de près par Antoine Macquart chez qui la paresse et la mauvaise foi atteignent des sommets. Quelle famille !

Bref, la lecture de ce classique a été un peu laborieuse mais nécessaire, je pense, pour planter le décor et mieux comprendre les autres volumes de la série que je suis maintenant assez curieuse de découvrir.

3,5/5

Assez de bleu dans le ciel – Maggie O’Farrell

De Maggie O’Farrell, j’ai lu Quand tu es parti et En cas de forte chaleur, deux romans qui m’ont beaucoup plu. Pour continuer ma découverte de cette auteur, je me suis plongée cette fois-ci dans Assez de bleu dans le ciel, son sixième roman.

Quatrième de couverture

 
Avec un art de la construction vertigineux qui mêle les lieux, les époques et les voix, Maggie O’Farrell donne vie à une galerie de personnages complexes et livre la bouleversante radiographie d’un mariage, des forces qui le soudent aux pressions qui le menacent. Encensé par une presse unanime, un roman puissant, à la fois drôle et poignant.
Une maison au bout d’une piste, à des kilomètres de tout. Autour, rien que l’herbe verte, les trembles aux feuilles chargées de pluie et le ciel changeant du Donegal. Daniel Sullivan est linguiste, il s’en va donner un cours à l’université avant de prendre l’avion pour les États-Unis, son pays d’origine, pour se rendre à l’anniversaire de son père qu’il n’a pas vu depuis des années.
À ses côtés, dans la voiture qui le conduit à l’aéroport, sa femme Claudette et leurs deux enfants. C’est là, dans cette voiture, que Daniel apprend à la radio le décès de Nicola, son premier amour. Une cascade de souvenirs se déversent et une question : se pourrait-il qu’il soit responsable de sa mort ?
Le doute le ronge, implacable. Et une envie, deux en fait : découvrir la vérité sur Nicola ; revoir sa famille, son autre famille, ses deux grands enfants qu’il a abandonnés soudainement aux États-Unis dix ans plus tôt.
Mais comment dire tout cela à Claudette, cette ex-star de cinéma fantasque, passionnée, qui a choisi d’organiser sa propre disparition pour échapper au monde ? Comment lui révéler l’homme qu’il est véritablement ? Et que peut-il encore promettre, lui qui n’a jamais su que fuir ?

Si comme le veut le proverbe, assez de bleu dans le ciel promet une belle journée, alors chacun peut voyager sans crainte. Il y aura toujours l’amour pour les ramener à bon port…

Mon avis

 
J’ai encore une fois apprécié l’écriture de Maggie O’Farrell, toute en sensibilité, à fleur de peau, où les émotions prennent à la gorge. On se sent tout de suite proches des personnages, de leurs sentiments et de leurs angoisses, et cette proximité est renforcée par l’alternance du récit entre les différents protagonistes.
Cette construction, si elle est très habile et parfaitement maîtrisée par l’auteur, a en même temps l’inconvénient de perdre un peu le lecteur, surtout au début du roman. Passer d’une époque à l’autre et d’un personnage à l’autre ne facilite pas la compréhension du lecteur et il est parfois difficile de reconstituer l’ordre chronologique des événements. Je pense d’ailleurs que le roman mériterait un deuxième lecture pour en apprécier toutes les subtilités une fois les pièces du puzzle correctement emboîtées.

En tout cas, malgré cette difficulté, j’ai beaucoup apprécié l’histoire de Daniel, un homme qui se fait rattraper par son passé au point d’en oublier le présent. Le personnage de Claudette est également très intéressant, devenue actrice par hasard, oppressée par sa célébrité, elle retrouve la sérénité au fin fond de l’Irlande. C’est en particulier leur histoire d’amour que l’on va suivre tout au long du roman, une relation compliquée entre deux êtres tourmentés qui, contre toute probabilité, se sont trouvés mais qui, malgré leurs sentiments sincères, ont du mal à vivre ensemble.

J’éviterai d’en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte mais si vous aimez l’Irlande, les familles atypiques, les personnages complexes et un peu torturés et si vous n’êtes pas rebutés par les changements de narrateur et les allers-retours entre plusieurs époques, il y a de grandes chances que ce roman soit pour vous.

4/5