Quatrième de couverture
Eté 1958. Ted Cole, séducteur invétéré et auteur à succès de contes effrayants pour enfants, engage Edward O’Hare, seize ans, pour un travail saisonnier ; officiellement, il l’emploie comme assistant ; mais en fait, il cherche plutôt à le pousser dans les bras de sa femme, Marion, pour hâter un divorce devenu inévitable depuis la mort accidentelle de leurs deux fils. L’entreprise ne réussit que trop bien, puisque le jeune homme s’éprend violemment de la belle épouse ; mais, hantée par ses démons, Marion quitte brusquement la maison, laissant derrière elle un mari surpris, un amant passionné et une petite fille désorientée, Ruth Cole.
Automne 1990. Ruth est devenue un écrivain de renom, qui appréhende le mariage et la maternité. Elle profite d’une tournée de promotion à Amsterdam pour aller enquêter sur le milieu de la prostitution, cadre de son prochain roman ; là, elle se retrouve plongée au cœur des peurs de son enfance…
Ce conte merveilleux possède le souffle des meilleurs Irving. Mêlant burlesque et mélancolie, épisodes licencieux et chagrin, Une veuve de papier est un bel hymne à la vie et à l’amour.
Mon avis
Un livre très intéressant à lire mais qui m’a quand même mis assez mal à l’aise parfois. John Irving n’hésite pas à explorer des thèmes délicats comme l’histoire d’amour entre une femme de 39 ans et un jeune garçon de 16 ans, l’abandon d’un enfant par sa mère ou la prostitution.
J’ai beaucoup aimé la première partie consacré à la rencontre entre Eddie et la famille Cole durant l’été 1958. A travers ses yeux d’adolescent, nous découvrons cette famille dysfonctionnelle marquée par la mort prématurée de Thomas et Timothy, 17 et 15 ans au moment du drame. Comment se remettre d’un tel évènement ? Ted et Marion ont tenté de retrouver un sens à leur vie en donnant naissance à Ruth désormais âgée à de 4 ans mais toute la famille vit dans le souvenir, entourée par les photos des jeunes garçons placardées sur tous les murs de la maison. Ted cherche l’oubli dans des relations adultères et décide d’engager Eddie dans l’espoir de sortir sa femme de la dépression dans laquelle elle s’enfonce. On se sent profondément mal à l’aise dans cette maison marquée par le drame mais il y a aussi quelques jolis moments, notamment quand Eddie se rapproche de la petite fille et commencer à nouer une relation avec elle.
La deuxième partie est consacrée à la vie adulte de Ruth. La jeune femme de 36 ans est devenue une autrice à succès mais enchaine les relations amoureuses décevantes et hésite à accepter la demande en mariage de son éditeur. Pour des recherches pour son prochain roman, elle séjourne à Amsterdam et enquête auprès des prostitués du quartier chaud. J’avoue que ce n’est pas la partie que j’ai préféré. Les conditions de vie des prostitués et les dangers auxquels elles sont exposées sont dérangeantes et j’ai été soulagée quand Ruth est retournée aux Etats-Unis pour entamer un nouveau chapitre de sa vie.
La dernière partie par contre a été plaisante à lire et la fin boucle parfaitement la boucle en répondant à toutes les questions en suspens.
Bref, Une veuve de papier est un très bon roman de John Irving dans lequel il explore de fond en comble le métier d’écrivain (les quatre personnages principaux sont d’ailleurs tous écrivains) et notamment la part d’autobiographie et la part de fiction dans leurs romans. C’est aussi un roman sur le deuil et l’abandon mais également un roman d’amour, bref, c’est un roman plein de vie et d’émotions qui plaira à tous les fans de l’auteur.
4,5/5