Je m’appelle livre et je vais vous raconter mon histoire – John Agard

Quatrième de couverture

 
Des tablettes sumériennes à l’arrivée de l’e-book, Livre présente avec beaucoup d’humour son autobiographie. Et sa vie se lit comme un roman ! Les 20 petits chapitres se savourent comme des friandises : Livre nous apprend qu’il a eu sa période rock and roll pendant des siècles, que grâce aux Romains il a eu un dos en bois, que les moines l’ont enluminé au Moyen Âge, qu’il a un faible pour la lettre « P » -celle qui « évoque tant de bons moments de sa vie » : papyrus, parchemin, papier, presse d’imprimerie, poche, publication… et aussi qu’il a une capacité de résistance et un vrai sens de la famille avec son frère, e-book !

Mon avis

 
Un petit livre bien agréable à lire qui retrace l’histoire du livre depuis son apparition jusqu’à nos jours. C’est très bien écrit, joliment illustré, bref, c’est très réussi.

L’originalité de ce livre, c’est que le narrateur est le livre lui-même. J’ai trouvé que c’était un super idée, ça rend le récit hyper vivant et attachant, d’autant que le livre ne manque pas d’humour. Ainsi, le livre en personne nous parle de ses ancêtres les tablettes d’argile et le papyrus, il nous raconte les grands jalons de sa vie comme l’invention de l’imprimerie ou l’arrivée de son frère, le livre électronique ainsi que les périodes sombres où l’on a fait brûler des livres. Le tout parsemé de belles illustrations et de citations inspirantes.

Bref, vous l’aurez compris, c’est un livre à mettre entre les mains de tous les amoureux des livres adulte ou enfant pour qu’ils puissent découvrir ou redécouvrir l’histoire du livre qui a traversé les siècles et continue de d’apporter connaissance et évasion à tous les lecteurs du monde.

5/5

Fan girl – Rainbow Rowell

 

Quatrième de couverture

 
Cath est fan de la série Simon Snow, comme le reste du monde. Sauf qu’elle ne se contente pas d’endosser le costume de son héros favori à chaque avant-première, elle va jusqu’à écrire la suite des aventures du jeune mage, et publie ses histoires sur un site où sa fanfiction est suivie par des milliers de lecteurs.

Tout bascule le jour où Wren, sa sœur jumelle, qui partage sa passion depuis toujours, décide de faire chambre à part sur le campus universitaire. Alors que Wren s’apprête à profiter dignement des joies de la vie étudiante, Cath est soudain projetée dans un univers hostile où elle va devoir se confronter à des gens bien réels : son père, publicitaire qui frise le surmenage, une prof de littérature qui méprise la fanfic, et une coloc un peu revêche, au petit ami omniprésent…

Mon avis

 
J’ai beaucoup aimé suivre Cath dans sa première année d’université.

Cath est ce qu’on peut appeler une geek, une jeune fille réservée qui préfère vivre dans un monde imaginaire plutôt que dans la réalité. Pour elle, l’entrée à la fac est une vraie épreuve. D’autant plus que jusque là, elle avait toujours pu s’appuyer sur sa jumelle Wren, plus sociable qu’elle, mais cette année, celle-ci désire faire de nouvelles connaissances et laisse donc Cath livrée à elle-même.

Le roman alterne entre le quotidien de Cath sur le campus, des extraits de la série Simon Snow (qui n’est pas sans évoquer Harry Potter) et des chapitres de la fanfiction écrite par Cath.
C’est original mais je dois avouer que j’ai parfois trouver ça un peu lourd d’avoir ces extraits de romans fictifs sortis du tout contexte. Bien sûr, c’est pour souligner le fait que Cath vit dans un monde imaginaire mais personnellement, j’avais plus envie de suivre sa vie que celle de Simon.

L’évolution de Cath, justement, est tout l’intérêt de ce roman qui met en scène le moment délicat de l’entrée à l’université où il faut définitivement quitter le monde de l’enfance pour entrer dans celui des adultes.
Ainsi, Cath, va apprendre à devenir autonome et s’ouvrir aux autres. Contre toute attente, elle va développer une amitié avec sa colocataire avec qui elle n’a pourtant pas beaucoup de points communs et même tomber amoureuse.

Le livre fait également une grande place au rapport à l’écriture, à l’angoisse de la page blanche et tous le processus de création littéraire. Il met aussi en lumière les fanfictions et leurs auteurs qui sont de vrais passionnés. Pour ma part, je n’en ai jamais lu mais j’avoue que ça donne envie d’y jeter un coup d’œil.

Bref, Fan girl est un très joli livre sur la fin de l’adolescence et l’entrée dans l’age adulte mettant en scène une jeune fille fragile qui, petit à petit, avec l’aide d’un entourage bienveillant, sort de sa coquille et prend confiance en elle.

4/5

La papeterie Tsubaki – Ito Ogawa

Quatrième de couverture

 
Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres.
Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l’encre, l’enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre. Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir : elle calligraphie des cartes de voeux, rédige un mot de condoléances pour le décès d’un singe, des lettres d’adieu aussi bien que d’amour. A toutes les exigences elle se plie avec bonheur, pour résoudre un conflit, apaiser un chagrin.
Et c’est ainsi que, grâce à son talent, la papeterie Tsubaki devient bientôt un lieu de partage avec les autres et le théâtre des réconciliations inattendues.

Mon avis

 
Après Le restaurant de l’amour retrouvé, Ito Ogawa signe une nouvelle fois un très beau roman.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance nostalgique et douce de ce livre qui a pour cadre la petite ville de Kamakura que j’ai eu le plaisir de visiter en 2017 et qui est ici très joliment décrite.

En revenant dans sa ville natale après quelques années d’absence, Hatoko va se replonger dans son passé, revenir sur sa relation difficile avec sa grand-mère et rencontrer de vrais amis avec qui partager des plaisirs simples. En reprenant le métier de sa grand-mère, elle va également apprendre à laisser les rancœurs du passé derrière elle et à se tourner vers l’avenir.

J’ai particulièrement aimé tout ce qui a trait au métier d’écrivain public. J’ai adoré découvrir les clients d’Hatoko et leurs demandes plutôt inhabituelles. Les lettres écrites par Hatoko pour répondre à leurs besoins sont toutes pleines de finesse et d’émotion. Comme j’apprends le japonais, j’ai beaucoup apprécié le fait que le roman inclut les lettres originales manuscrites même si je l’avoue je n’ai pas encore le niveau pour les lire en version originale. Ça ne m’a pas empêcher pas d’apprécier la manière de travailler d’Hatoko, le soin qu’elle accorde au choix du papier, de l’encre, de la calligraphie et même du timbre, le tout avec une minutie et un souci du détail incroyable. Rien n’est laissé au hasard et ses lettres sont de véritables œuvres d’art.

Bref, j’ai passé un très bon moment avec ce livre qui m’a transporté pendant un temps dans un Japon calme et paisible où chaque saison a ses rituels ancestraux toujours perpétués. C’est un magnifique roman sur la tradition, l’héritage et le pouvoir magique des mots, un livre simple et beau qui plaira aux amoureux du Japon et de l’art de l’écriture.

4,5/5

Le liseur du 6h27 – Jean-Paul Didierlaurent

Résumé (babelio)

 
Employé discret, Guylain Vignolles travaille au pilon, au service d’une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passagers du RER de 6h27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine …
Dans des décors familiers transformés par la magie des personnages hauts en couleurs, voici un magnifique conte moderne, drôle, poétique et généreux : un de ces livres qu’on rencontre rarement.

Mon avis

 
Un petit livre très sympathique à lire, peuplé de personnages atypiques et attachants. En tête bien sûr, Guylain Vignolles, ouvrier écœuré de détruire chaque jour des livres invendus et qui lorsqu’il nettoie le monstre (la machine qui broie les livres) récupère les quelques pages épargnées pour en faire la lecture aux passagers du RER de 6h27.

Guylain est un personnage très touchant. Raillé pendant son enfance, il s’est isolé des autres et n’a pour confident que Rouget de L’Isle son poisson rouge. Il souffre de la monotonie et la solitude de son quotidien. Jusqu’à ce que, par l’intermédiaire d’une clé USB trouvée dans le train, Guylain fasse la connaissance de Julie, une dame-pipi qui renverse les clichés du genre. C’est un personnage qu’on ne connait qu’à travers son journal intime ce qui nous la rend particulièrement proche et sympathique.

Bref, j’ai beaucoup aimé ce petit conte des temps modernes, original, drôle et qui fait du bien au moral. La fin du récit est arrivée bien trop vite à mon goût et j’aurais bien continué le voyage en compagnie de Guylain et Julie.

4/5

La vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël Dicker

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4 ans après tout le monde (l’auteur a même eu le temps de publier la « suite »), c’est à mon tour de découvrir ce livre qui a eu un immense succès à sa sortie (et maintenant que je l’ai lu je comprends pourquoi)

Quatrième de couverture

 
À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête.

Mon avis

 
Très bon livre, captivant et difficile à lâcher une fois qu’on l’a ouvert.

Le roman est très bien construit et l’intrigue très bien ficelée. J’ai particulièrement aimé la mise en abyme, « le livre dans le livre » et les conseils de Harry qui ouvrent chaque chapitre.

L’enquête est haletante et on suit véritablement Marcus pas à pas dans ses investigations, en se posant les mêmes questions que lui devant le mystère de l’affaire Kellergan. J’avoue avoir eu plusieurs fois des doutes quant aux péripéties trouvant certains rebondissements peu crédibles mais tout s’explique à la fin et l’auteur retombe sur ces pattes.

Pourtant, je ne suis pas fan de romans policiers mais ce qui m’a plu ici, c’est qu’en parallèle de l’enquête, l’auteur nous livre toute une réflexion sur l’écriture et le travail de l’écrivain. Marcus est ainsi soumis à la pression des éditeurs, son livre traité comme un vulgaire produit à vendre au plus grand nombre, même si c’est au mépris de la vérité.

C’est aussi l’histoire d’une amitié entre un élève et son professeur qui lui a tout appris. Et puis bien sûr, c’est une belle histoire d’amour aussi, un amour interdit et condamné parce que choquant, un amour auquel parfois on a un peu du mal à croire mais un amour sincère et fidèle.

Bref, c’est un roman très riche, plus qu’une simple enquête policière, c’est un voyage au cœur d’une petite ville du New Hampshire et pour les amoureux des livres, c’est également un petit aperçu de l’envers du décor. Un très bon moment de lecture 🙂

 

4.75/5