Je m’appelle livre et je vais vous raconter mon histoire – John Agard

Quatrième de couverture

 
Des tablettes sumériennes à l’arrivée de l’e-book, Livre présente avec beaucoup d’humour son autobiographie. Et sa vie se lit comme un roman ! Les 20 petits chapitres se savourent comme des friandises : Livre nous apprend qu’il a eu sa période rock and roll pendant des siècles, que grâce aux Romains il a eu un dos en bois, que les moines l’ont enluminé au Moyen Âge, qu’il a un faible pour la lettre « P » -celle qui « évoque tant de bons moments de sa vie » : papyrus, parchemin, papier, presse d’imprimerie, poche, publication… et aussi qu’il a une capacité de résistance et un vrai sens de la famille avec son frère, e-book !

Mon avis

 
Un petit livre bien agréable à lire qui retrace l’histoire du livre depuis son apparition jusqu’à nos jours. C’est très bien écrit, joliment illustré, bref, c’est très réussi.

L’originalité de ce livre, c’est que le narrateur est le livre lui-même. J’ai trouvé que c’était un super idée, ça rend le récit hyper vivant et attachant, d’autant que le livre ne manque pas d’humour. Ainsi, le livre en personne nous parle de ses ancêtres les tablettes d’argile et le papyrus, il nous raconte les grands jalons de sa vie comme l’invention de l’imprimerie ou l’arrivée de son frère, le livre électronique ainsi que les périodes sombres où l’on a fait brûler des livres. Le tout parsemé de belles illustrations et de citations inspirantes.

Bref, vous l’aurez compris, c’est un livre à mettre entre les mains de tous les amoureux des livres adulte ou enfant pour qu’ils puissent découvrir ou redécouvrir l’histoire du livre qui a traversé les siècles et continue de d’apporter connaissance et évasion à tous les lecteurs du monde.

5/5

Petite – Sarah Gysler

Quatrième de couverture

 
« Je suis née au milieu des années nonante dans une famille décomposée. On était de ces enfants qui grandissent avec une clef autour du cou, connaissent les numéros d’urgence par cœur et savent faire cuire des pâtes avant même d’être en mesure d’atteindre les casseroles. Petite, on a tenté de m’expliquer que j’avais des « origines » par ma mère et un père qui ne peut plus courir parce qu’il a trop travaillé. En classe, j’écoutais des professeurs désabusés me raconter comment réussir ma vie. Plus tard, on m’a dit que je travaillerai dans un bureau parce que c’est ce qu’il y avait de mieux pour moi, qu’assez vite j’aurai un mari, une maison, puis des enfants, qui verront le jour presque par nécessité. À vingt ans, j’ai arrêté d’écouter les gens et je suis partie. Seule, en stop et sans un sou en poche. J’ai traversé l’Europe jusqu’au Cap Nord, sans autre but que de ne pas pourrir chez moi. On peut dire que j’ai fui. C’était mon premier grand voyage. Dans ce livre, j’ai voulu raconter mes errances, mes chutes et comment la route m’a sauvée. » S. G.

Mon avis

 
Un témoignage très intéressant d’une jeune suissesse qui a tout quitté pour partir en voyage seule et sans argent.

D’abord, Sarah nous raconte son enfance et son adolescence en Suisse. Fille d’une algérienne et d’un suisse, elle raconte ses relations difficiles avec ses parents et ses difficultés à l’école. Depuis toujours, tout son entourage essaie de la faire rentrer dans un moule dans lequel de toute évidence elle ne rentre pas. On lui fait bien sentir sa différence, on rit de son envie de devenir photographe, comme si elle était simple d’esprit de vouloir faire un métier qui lui plait. Au début, Sarah essaie de se conformer à ce qu’on attend d’elle mais renier sa nature profonde lui fera frôler la dépression et la folie. Alors, elle part, seule et sans argent, avec pour seul but le Cap Nord.

Sarah veut être libre et pour ça, elle est prête à tous les sacrifices : à la précarité, à la solitude et à la peur. Avec juste un sac à dos, elle parcourt l’Allemagne, le Danemark puis la Norvège en auto-stop. Dormant chez l’habitant lorsqu’on veut bien l’héberger sinon dehors. Terrorisée au début, elle apprend petit à petit à reprendre confiance en elle et en l’humanité. Car sur la route, elle rencontrera surtout des gens très généreux qui l’aideront à arriver au terme de son voyage sans rien attendre en retour.

Bref, c’est un livre que j’ai beaucoup apprécié. Sarah raconte son histoire avec des mots simples, parfois même familiers mais ses réflexions sur la vie et la société sont loin d’être superficielles. C’est une femme dont on ne peut qu’admirer le courage et la détermination, une femme qui est allée au bout de ses rêves malgré toutes les embûches qu’elle a rencontré sur son chemin.

4,5/5

Biographie de la faim – Amélie Nothomb

Résumé

 
L’auteur de Stupeur et tremblements (Grand Prix du roman de l’Académie française 1999) et de Métaphysique des tubes fait revivre ses souvenirs de petite enfance au Japon mais aussi à Pékin, à New York, au Bangladesh et autres lieux où l’a conduite la carrière d’un père diplomate. Au coeur du kaléidoscope : sa faim. Le mystère de la faim, la faim goinfre, joyeuse ou tragique et angoissante, quête perpétuelle d’un accomplissement inaccessible, qui explique autant l’histoire des peuples que celle des individus. Les figures du père, d’une nourrice japonaise, d’une soeur tendrement aimée se dessinent aussi dans ce récit pudique et sincère, maniant l’humour noir et la provocation.

Mon avis

 
J’ai bien aimé les romans d’Amélie Nothomb « autobiographiques » que j’ai lu jusque là mais celui-ci m’a parfois un peu agacée. En effet, la narratrice est très imbue d’elle-même au point de se prendre carrément pour un dieu. Je dois avouer avoir plusieurs fois lever les yeux au ciel devant son comportement, notamment avec ses camarades de classe.

Par contre, j’ai apprécié de découvrir les pays où elle a vécu. Fille de diplomate, elle a passé ses premières années au Japon, puis a vécu successivement en Chine, à New York et au Bangladesh. Une enfance pas banale qui explique peut-être en partie son excentricité.

La réflexion autour de la faim et des troubles alimentaires est intéressante et amenée de manière très originale. C’est un fil rouge qui fait le lien entre les souvenirs d’enfance.

Au final, c’est un roman qui m’a laissé un peu perplexe, à vrai dire, je ne sais pas trop quoi en penser. Le livre est très bien écrit, les anecdotes sont plaisantes et souvent drôles. Toutefois, j’ai approuvé un certain malaise lors de ma lecture et en fermant le livre, je me suis demandé quelle était la part de réalité et la part de fiction dans ce récit franchement loufoque.

3,5/5

Paris est une fête – Ernest Hemingway

Quatrième de couverture

 
« Miss Stein et moi étions encore bons amis lorsqu’elle fit sa remarque sur la génération perdue. Elle avait eu des ennuis avec l’allumage de la vieille Ford T qu’elle conduisait, et le jeune homme qui travaillait au garage et s’occupait de sa voiture – un conscrit de 1918 – n’avait pas pu faire le nécessaire, ou n’avait pas voulu réparer en priorité la Ford de Miss Stein. De toute façon, il n’avait pas été sérieux et le patron l’avait sévèrement réprimandé après que Miss Stein eut manifesté son mécontentement. Le patron avait dit à son employé :« Vous êtes tous une génération perdue. » « C’est ce que vous êtes. C’est ce que vous êtes tous, dit Miss Stein. Vous autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue. »

Mon avis

 
Je ne connais pas tellement l’œuvre d’Hemingway. J’ai lu Le vieil homme et la mer et Pour qui sonne le glas mais c’était il y a dix ans et autant l’un que l’autre m’avait donné un peu de fil à retordre. J’ai donc abordé Paris est une fête avec un peu d’appréhension.

Et au final, là encore, j’ai eu du mal. Du mal à entrer dans le livre, à cause du côté haché, de l’histoire qui ne suit pas l’ordre chronologique et du manque de contexte. Je trouve qu’Hemingway n’aide pas son lecteur, le lire demande des efforts pour raccrocher les wagons. Et encore, heureusement, il y avait la préface qui permettait d’y voir un peu plus clair.

J’ai toutefois apprécié la balade dans le Paris des années 20, l’insouciance malgré la pauvreté et les premiers pas d’Hemingway en temps qu’écrivain. On sent toute la nostalgie de l’auteur pour cette période.

Mais je regrette le côté fragmenté, les anecdotes rassemblées et juxtaposées sans qu’il y ait de fond. J’ai lu il y a quelques années Mme Hemingway de Paula McLain qui raconte les années parisiennes du couple mais du point de vue d’Hadley, son épouse . Certes, Paula McLain n’a pas le style d’Hemingway mais j’avais passé un meilleur moment en sa compagnie.

Je suis tout de même contente de l’avoir lu car c’est un classique mais je pense sincèrement qu’Hemingway n’est pas un écrivain pour moi.

3/5

Bouquiner – Annie François

Quatrième de couverture

 
A ceux qui demandent  » Dis-moi ce que tu lis… ? « , l’auteur répond par  » Comment je lis « . Couchée ? Assise ? Au bureau, à la maison, à l’hôtel, au restaurant, dans le métro, à l’hôpital ? Pourquoi ci ? Pourquoi ça ? Avec ou sans marque-page ? Sur les conseils d’un ami, d’un critique, d’un libraire ? Des gros volumes, des opuscules ? Comment classer, empiler, ranger, ne pas ranger, déranger ses livres ? Déménager à cause des livres ? Quel plaisir prend-on au velouté ou à la finesse du papier, à la souplesse ou à la rigidité des reliures, au bruit des pages qu’on feuillette, à leur odeur ? Quel rapport avec la mémoire ou l’oubli, la culture et l’inculture ? Au fil d’une cinquantaine de chapitres drôles ou émouvants se dessinent une sorte d’autobiobibliographie, de portrait d’un couple, d’une tribu amicale, d’une confrérie de lecteurs dont on aime à se sentir proche.

Mon avis

 
Une lecture en demi-teinte.

J’ai apprécié de découvrir la relation de cette grande lectrice avec les livres. Annie François a beaucoup d’humour et on peut parfaitement se reconnaitre dans les manies et petits travers de lecteurs qu’elle décrit.

Toutefois, je regrette un peu l’emphase et le ton parfois pompeux qu’elle utilise dans son livre. Il me semble qu’elle force volontairement le trait et ça m’a fait tiqué à plusieurs reprises lors de ma lecture. Si on ajoute à cela certaines anecdotes personnelles qui m’ont moins intéressée et une certaine lassitude qui s’est installée au fil de la lecture, je dois avouer que j’étais soulagée en arrivant à la fin. Peut-être aurais-je du le lire moins vite ?

Cela dit, ça reste une lecture sympathique qui parlera je pense à tout amoureux des livres. Mais savourez-la à petites doses sinon gare à l’indigestion 😉

3,5/5