Petite – Sarah Gysler

Quatrième de couverture

 
« Je suis née au milieu des années nonante dans une famille décomposée. On était de ces enfants qui grandissent avec une clef autour du cou, connaissent les numéros d’urgence par cœur et savent faire cuire des pâtes avant même d’être en mesure d’atteindre les casseroles. Petite, on a tenté de m’expliquer que j’avais des « origines » par ma mère et un père qui ne peut plus courir parce qu’il a trop travaillé. En classe, j’écoutais des professeurs désabusés me raconter comment réussir ma vie. Plus tard, on m’a dit que je travaillerai dans un bureau parce que c’est ce qu’il y avait de mieux pour moi, qu’assez vite j’aurai un mari, une maison, puis des enfants, qui verront le jour presque par nécessité. À vingt ans, j’ai arrêté d’écouter les gens et je suis partie. Seule, en stop et sans un sou en poche. J’ai traversé l’Europe jusqu’au Cap Nord, sans autre but que de ne pas pourrir chez moi. On peut dire que j’ai fui. C’était mon premier grand voyage. Dans ce livre, j’ai voulu raconter mes errances, mes chutes et comment la route m’a sauvée. » S. G.

Mon avis

 
Un témoignage très intéressant d’une jeune suissesse qui a tout quitté pour partir en voyage seule et sans argent.

D’abord, Sarah nous raconte son enfance et son adolescence en Suisse. Fille d’une algérienne et d’un suisse, elle raconte ses relations difficiles avec ses parents et ses difficultés à l’école. Depuis toujours, tout son entourage essaie de la faire rentrer dans un moule dans lequel de toute évidence elle ne rentre pas. On lui fait bien sentir sa différence, on rit de son envie de devenir photographe, comme si elle était simple d’esprit de vouloir faire un métier qui lui plait. Au début, Sarah essaie de se conformer à ce qu’on attend d’elle mais renier sa nature profonde lui fera frôler la dépression et la folie. Alors, elle part, seule et sans argent, avec pour seul but le Cap Nord.

Sarah veut être libre et pour ça, elle est prête à tous les sacrifices : à la précarité, à la solitude et à la peur. Avec juste un sac à dos, elle parcourt l’Allemagne, le Danemark puis la Norvège en auto-stop. Dormant chez l’habitant lorsqu’on veut bien l’héberger sinon dehors. Terrorisée au début, elle apprend petit à petit à reprendre confiance en elle et en l’humanité. Car sur la route, elle rencontrera surtout des gens très généreux qui l’aideront à arriver au terme de son voyage sans rien attendre en retour.

Bref, c’est un livre que j’ai beaucoup apprécié. Sarah raconte son histoire avec des mots simples, parfois même familiers mais ses réflexions sur la vie et la société sont loin d’être superficielles. C’est une femme dont on ne peut qu’admirer le courage et la détermination, une femme qui est allée au bout de ses rêves malgré toutes les embûches qu’elle a rencontré sur son chemin.

4,5/5

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