L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélérinage – Haruki Murakami

Et voila, à deux jours du départ, le dernier livre de ma liste à lire En attendant le Japon. Avant celui-ci, je n’avais lu qu’un seul livre de Murakami : Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil et c’était il y a plus de 10 ans. Il était donc grand temps d’en lire en second.

Quatrième de couverture

 
À Nagoya, ils étaient cinq amis inséparables. L’un, Akamatsu, était surnommé Rouge ; Ômi était Bleu ; Shirane était Blanche et Kurono, Noire. Tsukuru Tazaki, lui, était sans couleur.
Tsukuru est parti à Tokyo pour ses études ; les autres sont restés.
Un jour, ils lui ont signifié qu’ils ne voulaient plus jamais le voir. Sans aucune explication. Lui-même n’en a pas cherché.
Pendant seize ans, Tsukuru a vécu comme Jonas dans le ventre de la baleine, comme un mort qui n’aurait pas encore compris qu’il était mort.
Il est devenu architecte, il dessine des gares.
Et puis Sara est entrée dans sa vie. Tsukuru l’intrigue mais elle le sent hors d’atteinte, comme séparé du monde par une frontière invisible.
Vivre sans amour n’est pas vivre. Alors, Tsukuru Tazaki va entamer son pèlerinage. À Nagoya. Et en Finlande. Pour confronter le passé et tenter de comprendre ce qui a brisé le cercle.

Mon avis

 
C’est un très beau livre qui m’a captivée des les premières pages.

J’ai vraiment beaucoup aimé suivre l’histoire de Tsukuru et de son groupe d’amis. J’ai notamment été très intriguée par son exclusion de la bande et contrairement à Tsukuru, j’étais très curieuse d’en connaitre les raisons.

Tsukuru est un personnage très attachant, qui manque énormément de confiance en lui au point de se sentir insignifiant. Il a été profondément blessé par l’abandon de ses amis du jour au lendemain et depuis, il tente d’y survivre tant bien que mal en refoulant totalement son passé. Mais sa rencontre avec Sara va changer la donne et le pousser à se confronter à la vérité pour enfin se libérer de ce poids et pouvoir s’attacher à nouveau à quelqu’un.

J’ai beaucoup aimé le suivre dans sa quête, rencontrer ses anciens amis et découvrir en même temps que lui, par petites touches, ce qui les a poussé à couper les ponts avec lui si brutalement.

Seule la fin m’a un peu déçue car toutes mes questions n’ont pas trouvé de réponses ce que je trouve toujours particulièrement frustrant.

Mais, malgré cela, c’est un très beau roman sur l’amitié et sur le courage d’affronter la vérité pour aller de l’avant et guérir. Un roman nostalgique et poétique que j’ai refermé avec regret.

4/5

Animale la malédiction de Boucle d’or – Victor Dixen

AnimaleLaMaladictionDeBoucleDOr

Et voici ma deuxième lecture pour le challenge Cold Winter. Bon, je suis un peu en retard vu que le challenge s’est terminé le 28 février mais mieux vaut tard que jamais 😉

Présentation de l’éditeur

 
1832. Blonde, dix-sept ans, a grandi dans un couvent, entourée de mystères. Qui sont ses parents, et que leur est-il arrivé ? Quelle est la cause de ses évanouissements fréquents ? Alors qu’elle s’enfuit pour remonter seule le fil du passé, Blonde se découvre un côté obscur, une part animale : il y a au cœur de son histoire un terrible secret.

Mon avis

 
J’ai beaucoup aimé cette réécriture du conte Boucle d’or et les trois ours que j’ai trouvé vraiment réussie. Il n’y a quasiment aucun temps mort, les rebondissements et révélations sur le passé de Blonde et de sa mère s’enchainent rapidement et les pages défilent sans que l’on voit le temps passer.

L’écriture est fluide et dynamique et tous les ingrédients d’un bon conte de fée sont réunis : une belle orpheline abandonnée, un méchant méchant à souhait, une malédiction étrange et bien sûr la magie jamais très loin. Mais attention, c’est loin d’être un conte traditionnel ! Le roman mêle plusieurs formes de récit : témoignage, enquête, journal intime, narration plus classique, ce qui casse un peu la linéarité de l’histoire mais du même coup rend le livre très vivant.

Blonde est une jeune fille à laquelle il est facile de s’attacher. Malgré (ou à cause) de sa grande beauté, sa vie n’est pas facile. Elle peine à s’intégrer parmi les pensionnaires du couvent. De plus, elle est victime de brusques accès de colère dont elle ne garde aucune souvenir. Car Blonde a en elle une part d’ombre contre laquelle elle ne peut pas lutter et qui la rend dangereuse même pour ceux qu’elle aime. En cela, ce n’est pas une héroïne de conte traditionnelle et c’est tant mieux. Ce n’est pas une potiche impuissante qui attend que son prince vienne la sauver, c’est une jeune fille qui prend sa vie et son destin en main alors que rien, jusqu’ici, ne l’a préparé à le faire. Et c’est cette évolution qui m’a particulièrement intéressée.

Bref, c’est un très bon roman jeunesse qui mêle adroitement fantastique, aventure et histoire d’amour.
L’intrigue est bien construite et captivante jusqu’aux toutes dernières pages.
Si vous êtes amateurs de conte de fées et désireux de découvrir une version plus moderne et à coup sur moins mièvre d’une histoire bien connue, je vous conseille cette lecture, à mon avis vous ne serez pas déçue.
Quant à moi, je me réjouis d’ores et déjà de lire le deuxième tome.

 
4,5/5

Le cœur est un muscle involontaire – Monique Proulx

LeCoeurEstUnMuscleInvolontaire

 

Quatrième de couverture

 
Florence n’aime pas les écrivains, ces êtres névrosés, et encore moins leurs livres, ces choses corpulentes qui ne sont même pas vraies. Florence n’aime pas non plus les chiens, l’alcool, les vieux, le plaisir, l’amour. Elle n’aime que Zéno, mais elle ne l’avouerait jamais, même sous la torture. Zéno est son partenaire dans la petite entreprise de conception de sites Web, Mahone inc., qui s’ingénie à donner vie et éclat à des artistes et à des écrivains en mal de notoriété.
Zéno, par contre, adore les écrivains, et en particulier Pierre Laliberté, le romancier mythique dont personne n’a jamais aperçu le visage, qui vit comme un reclus, alors que les honneurs se ternissent et s’érodent à l’attendre.
À cause de Zéno, à cause d’une phrase volée, voilà Florence sur une piste pouvant la conduire à Pierre Laliberté, cet imposteur qui pille la vie des autres pour construire ses livres. Dans ce roman mené à la manière d’un polar, Monique Proulx rend un superbe hommage à la littérature et à ceux qui la font.

Mon avis

 
Bof! Je n’ai pas accroché du tout à ce roman et j’étais bien contente quand j’ai tourné la dernière page.

Pourtant, ce roman a de très bonnes critiques, c’est un roman qui parle de littérature et d’écrivains, bref, sur le papier, ça avait tout pour me plaire. Alors pourquoi ça n’a pas marché ? Je pense tout simplement que c’est à cause des personnages. A aucun moment, je ne me suis attachée à eux et notamment à Florence, qui m’a tapé sur les nerfs tout au long du livre à cause de son immaturité et de son immobilisme.

Quant à l’histoire en elle-même, j’ai l’impression d’avoir été un peu trompée car contrairement à ce que veut nous faire croire la quatrième de couverture, ça n’a rien d’un polar. L’enquête tourne rapidement court pour laisser place à une série de rencontres qui m’ont semblé improbables et ennuyeuses. Oh, il y a bien une tentative de rebondissement à la fin mais bof, ça ne m’a pas convaincu.

Les seuls personnages que j’ai trouvé attachants dans ce livre sont les deux chiens : Poqué le vieux chien et La chiotte (ainsi nommée par Florence qui déteste les chiens) petit golden retriever qui s’attache à elle on se demande bien pourquoi.

Bref, je n’ai pas aimé cette lecture qui me promettait un hommage à la littérature mais je crois que je suis totalement passée à côté. Peut-être parce que je ne connais pas du tout l’écrivain duquel s’est inspiré Monique Proulx pour son personnage de Pierre Laliberté.

 
2.5/5

J’ai rêvé de courir longtemps – Ron McLarty

JaiReveDeCourirLongtemps

 

Résumé

 
A la mort de ses parents, tués dans un accident de voiture, Smithy, dont la vie se partage entre un boulot inintéressant à l’usine, l’alcool et la junk food, enfourche son vélo direction Los Angeles où se trouve le corps de Bethany, sa sœur qui avait disparue il y a de nombreuses années.

Mon avis

 
Un très beau livre, plein d’émotions et très touchant.

Ça commence par deux morts terribles, auquel s’ajoute celle de Bethany. Mais c’est l’occasion pour Smithy de sortir d’une vie sans relief, sans amis et sans amour. Sur un coup de tête, il prend son vélo et quitte le Rhode Island d’abord sans but précis.

Au fur et à mesure de son périple, il va réapprendre à vivre, à regarder le monde autour de lui et les gens qui l’entourent. Il va redécouvrir aussi le plaisir de la lecture et apprendre à communiquer avec les autres.

Smithy est un personnage très attachant. Un être qui a beaucoup souffert tout au long de sa vie. Il a connu de nombreuses épreuves et se retrouve à quarante-trois ans totalement seul. Enfin presque seul, car il y a la fidèle Norma, qu’il n’avait pas vu depuis des années mais qui est toujours très attachée à lui. Et il y aura aussi toutes les rencontres que Smithy va faire tout au long de son voyage et qui vont lui redonner envie de s’intéresser de nouveau aux autres et de sortir de sa solitude.

En parallèle du récit de son voyage à travers les Etats-Unis, Smithy évoque également son passé, décrit son enfance en famille, sa relation particulière avec sa sœur Bethany, qui entend une voix étrange; sa participation à la guerre du Vietnam… L’occasion pour lui de faire un point sur sa vie, de dépasser ses angoisses et ses inhibitions pour entamer un nouveau chapitre de sa vie.

Bref, c’est un très livre très réussi, mêlant habilement humour et émotion, un roman parfois dur mais surtout plein d’espoir qui nous montre que malgré les épreuves, la vie peut être belle. Alors, n’hésitez pas à suivre Smithy sur sa route, c’est un très beau voyage!

 

4.75/5

Player One – Ernest Cline

PlayerOne

Résumé

 
2044, pour fuir le monde réel devenu trop hostile, les humains se réfugient dans un monde virtuel : l’Oasis, créée par James Halliday, un génie de l’informatique.

A sa mort, il reste sans héritier, aussi décide-t-il d’organiser une chasse au trésor (ou plutôt une chasse à l’œuf) au sein de l’Oasis. Le gagnant de cette chasse héritera de toute sa fortune.
Aussitôt, tous les fans d’Halliday, les accros à l’Oasis mais aussi IOI une multi-nationale cupide et sans scrupule, se lancent dans la course espérant déchiffrer les 3 énigmes, trouver les 3 clés et franchir les 3 portails qui donnent accès à l’œuf
Mais 5 ans après la mort d’Halliday, la chasse est toujours au point mort. Personne n’a mis la main sur la clé de cuivre. Malgré son peu d’espoir de trouver l’œuf, Wade, un adolescent fan d’Halliday depuis toujours se lance lui aussi dans la chasse.

Mon avis

 
J’ai beaucoup aimé ce livre de science-fiction consacré à l’univers du jeu vidéo et qui mêle habilement futurisme et nostalgie puisqu’il rend surtout hommage à la pop culture des années 80. Pourtant, je ne suis pas particulièrement fan de jeux vidéo, j’ai joué un peu lorsque j’étais plus jeune mais maintenant plus du tout.

L’univers de l’Oasis me parait tout à fait réaliste et l’idée qu’on puisse vivre ainsi totalement dans un monde virtuel ne me parait pas si insensé que ça quand on voit les progrès de la technologie, je trouve ça plutôt plausible.

Au delà de l’aspect futuriste, Player One est avant tout un roman d’aventure et la chasse au trésor est vraiment prenante. Au fur et à mesure que Wade avance dans la quête de l’œuf, le suspense monte, d’autant plus que la menace des Sixers se fait plus pressante autour de lui.

C’est aussi un roman sur l’amitié et sur l’entraide et ce, même si tous les participants sont rivaux dans la course à l’œuf. Ils doivent unir leur force face aux Sixers et mettre en commun leurs talents pour avoir une chance de les battre.

Au final, c’est un roman qui plaira aux fans de jeu vidéo mais pas que. Si vous aimez la science-fiction, les dystopies ou les romans d’aventure, il y a de grands chances que vous aimiez. Il y a énormément de références aux années 80, si vous avez grandi dans cette période, ça devrait vous rappeler de bons souvenirs. Pour ma part, je n’ai pas saisi toutes les références (bien que j’ai grandi pendant cette période) mais ça ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture.

 

4.5/5

Il était une rivière – Bonnie Jo Campbell

IlEtaitUneRiviere

 

Quatrième de couverture

 

Une petite cité ouvrière du Michigan, dans les années 1970. Margo Crane y a vécu toute son enfance. Elle aime plus que tout nager dans la Stark, y naviguer, et elle sait aussi manier le fusil comme personne.

Elle a seize ans lorsque son père, victime d’un voisinage familial nourri de haine et de violence, est tué. Margo décide alors de remonter la rivière à la recherche de sa mère, qui les avait quittés deux ans auparavant.

Au fil de la rivière, son errance va se muer en voyage initiatique, au sein d’une nature parfois violente. Façonnée par de nouvelles rencontres et par l’éclosion des sentiments amoureux, la jeune fille sauvage et obstinée se transforme, se construit, et doit décider du prix à payer pour rester libre et trouver la paix intérieure.

 

Mon avis

 

Une histoire qui a un peu de mal à démarrer mais qui est tout de même très plaisante à lire.

J’ai aimé découvrir la rivière à travers les yeux de Margo, sa vie sur le bateau, la chasse et la pêche… C’est très dépaysant.

Les nombreuses descriptions des paysages ainsi que le mode de vie choisi par Margo classent incontestablement ce roman dans la catégorie Nature Writing. Avis aux amateurs du genre!

Pour ma part, j’ai été un peu gêné par les lenteurs du récit. Forcément, au fil de l’eau, on n’avance pas très vite 😉

De plus, Margo est un personnage qui a des côtés agaçants, notamment sa tendance à coucher avec tous les hommes qu’elles croisent. Où sa tendance à faire l’autruche devant les problèmes. Elle a un coté très innocent et en même temps un côté très mur qui lui permet de se débrouiller quasiment seule sur la rivière.

Car Margo, malgré son jeune age, ne manque pas de volonté. Elle sait qu’elle veut vivre libre sur la rivière, peu importe les sacrifices que ça lui demandera.

La fin du roman avec la rencontre avec le vieil homme malade est la partie la plus intéressante et la partie la plus émouvante du livre pour moi. C’est celle qui fait que, malgré les petits défauts, je garderais un bon souvenir de ce roman.

Bref, du bon et du moins bon, mais au final, ce fut une bonne lecture.

 

3.75/5