Le rêve de Ryosuke – Durian Sukegawa

Quatrième de couverture

 
Le jeune Ryôsuke manque de confiance en lui, un mal-être qui puise son origine dans la mort prématurée de son père. Après une tentative de suicide, il part sur ses traces et s’installe sur l’île où celui-ci a passé ses dernières années. Une île réputée pour ses chèvres sauvages où il va tenter de réaliser le rêve paternel : confectionner du fromage. Mais son projet se heurte aux tabous locaux et suscite la colère des habitants de l’île…

Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour réaliser nos désirs ? à travers les épreuves de Ryôsuke, Durian Sukegawa évoque la difficulté à trouver sa voie, soulignant le prix de la vie, humaine comme animale.

Mon avis

 
Après avoir beaucoup aimé Les délices de Tokyo, le premier roman de cet auteur, j’avais hâte de découvrir son second roman et de voir si le charme allait opérer de nouveau.

Alors, si vous avez aimé le premier, il y a beaucoup de points communs que vous retrouverez dans celui-ci : la poésie, la lenteur du récit et un art culinaire artisanal enseigné par un personnage mystérieux. Mais j’ai trouvé celui-ci plus sombre que le précédent. Ryôsuke est un jeune garçon dépressif aux pensées suicidaires donc forcément le début du roman est empreint de sa tristesse et de son désespoir. Du coup, il faut s’accrocher un peu au début du roman et pendant les premières semaines de Ryôsuke sur l’île.

Car l’île sur laquelle il a décidé de s’installer n’est pas des plus hospitalières et les habitants n’aiment pas beaucoup les étrangers voire leur sont même carrément hostiles. Les chèvres sauvages qui vivent dans la montagne sont beaucoup plus amicales. Pourtant et heureusement, Ryôsuke fera aussi de belles rencontres. Il va ainsi se lier au vieil ami de ses parents qui va à la fois lui enseigner l’art de confectionner du fromage mais aussi lui apporter un nouvel éclairage sur la vie de ses parents.

J’ai beaucoup aimé voir l’évolution de Ryôsuke tout au long du roman et j’ai aimé en apprendre davantage sur la fabrication et l’affinage des fromages à ses côtés. La nature sauvage de l’île m’a séduite mais j’ai eu plus de mal avec la rudesse de certains habitants. Quant à la fin, je regrette qu’elle nous laisse tellement de questions car je me suis attachée à Ryôsuke tout au long du roman et j’aurais aimé en savoir plus sur son avenir.

Bref, c’est l’histoire poétique et teintée de nostalgie d’un garçon paumé qui va, petit à petit, sortir du marasme pour entreprendre un projet un peu fou. Une belle histoire malgré sa tristesse et son gout d’inachevé.

3.5/5