Et il a neigé sur le fjord – Laetitia Arnould

 

Quatrième lecture pour le Cold Winter Challenge, on passe au menu La magie de Noël et à la catégorie Under the mistletoe.

Quatrième de couverture

 
Quand Léo Mersange est licenciée à moins d’un mois des fêtes de fin d’année, elle choisit de noyer son sentiment d’échec dans un chocolat chaud à la cannelle, faute de mieux. Sa vie professionnelle est un fiasco et elle appréhende déjà le réveillon et les sempiternelles remontrances de ses parents sur son statut de célibataire sans emploi.

Aussi, lorsque sa meilleure amie lui propose de remplacer au pied levé un employé d’un village de Noël en Finlande, Léo hésite à peine. Tout plaquer, échapper au réveillon moralisateur et travailler dans un cadre féerique ? Quelle aubaine !

Bagages sous le bras, elle embarque deux jours plus tard pour la ville lapone de Rovaniemi.

Hélas, Léo est poursuivie par la malchance. Des mauvaises conditions climatiques, un détournement d’avion et un malentendu l’empêchent d’arriver à destination et l’obligent à cohabiter avec le serviable, séduisant et très agaçant Svein Thorsen, un Norvégien polyglotte flanqué de son inséparable shiba inu, Oslo.

Mon avis

 
Une petite romance de Noël bien sympathique à lire et parfaite pour se mettre dans l’ambiance des fêtes de fin d’année.

Léo est un jeune femme attachante et un peu paumée qui en a assez d’affronter sa famille autour de la dinde de Noël et de devoir se justifier sur les aléas de sa vie pro et perso. Alors, même si elle n’est pas championne en esprit de noël, elle décide de s’envoler pour devenir lutin au village du père Noël en Laponie Finlandaise. Sauf que son avion n’arrivera jamais en Finlande et qu’un malentendu la fera débarquer dans un autre village de Noël : Drøbak en Norvège, où elle va cohabiter avec Svein, sa mère et Oslo, un sympathique shiba inu.

J’ai adoré l’ambiance magique de ce village norvégien pendant la période des fêtes de fin d’année. La maison du père Noël, la neige, le fjord, les aurores boréales et toutes les traditions scandinaves, je n’avais qu’une envie, c’est de faire ma valise et d’y aller. Je comprends tout à fait que Leo soit tombée sous le charme.

La romance n’est pas trop cul-cul, il y a bien quelques clichés habituels, les éternels malentendus entre les personnages qui éprouvent des sentiments mais ne se l’avouent pas et se persuadent que l’autre n’est pas disponible. Bon, on sait dans quoi on s’embarque quand on choisit ce genre de livre. Mais le personnage de Swein est touchant et intéressant à découvrir, Léo est sympathique et n’est pas tout frivole ou écervelée comme peuvent l’être les personnages féminins de ce genre de livre. Et surtout, il y a Oslo, le chien, un personnage à part entière qui plaira à coup sur aux amoureux des animaux.

Dans son genre, donc, c’est un bon cru. L’histoire d’amour est agréable à suivre et la touche de dépaysement est tout à fait bienvenue en cette période. Bref, c’est un livre sans prise de tête, un livre qui fait du bien et qui permet de s’évader. A recommander aux amateurs de romance de Noël!

4/5

Le rêve de Ryosuke – Durian Sukegawa

Quatrième de couverture

 
Le jeune Ryôsuke manque de confiance en lui, un mal-être qui puise son origine dans la mort prématurée de son père. Après une tentative de suicide, il part sur ses traces et s’installe sur l’île où celui-ci a passé ses dernières années. Une île réputée pour ses chèvres sauvages où il va tenter de réaliser le rêve paternel : confectionner du fromage. Mais son projet se heurte aux tabous locaux et suscite la colère des habitants de l’île…

Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour réaliser nos désirs ? à travers les épreuves de Ryôsuke, Durian Sukegawa évoque la difficulté à trouver sa voie, soulignant le prix de la vie, humaine comme animale.

Mon avis

 
Après avoir beaucoup aimé Les délices de Tokyo, le premier roman de cet auteur, j’avais hâte de découvrir son second roman et de voir si le charme allait opérer de nouveau.

Alors, si vous avez aimé le premier, il y a beaucoup de points communs que vous retrouverez dans celui-ci : la poésie, la lenteur du récit et un art culinaire artisanal enseigné par un personnage mystérieux. Mais j’ai trouvé celui-ci plus sombre que le précédent. Ryôsuke est un jeune garçon dépressif aux pensées suicidaires donc forcément le début du roman est empreint de sa tristesse et de son désespoir. Du coup, il faut s’accrocher un peu au début du roman et pendant les premières semaines de Ryôsuke sur l’île.

Car l’île sur laquelle il a décidé de s’installer n’est pas des plus hospitalières et les habitants n’aiment pas beaucoup les étrangers voire leur sont même carrément hostiles. Les chèvres sauvages qui vivent dans la montagne sont beaucoup plus amicales. Pourtant et heureusement, Ryôsuke fera aussi de belles rencontres. Il va ainsi se lier au vieil ami de ses parents qui va à la fois lui enseigner l’art de confectionner du fromage mais aussi lui apporter un nouvel éclairage sur la vie de ses parents.

J’ai beaucoup aimé voir l’évolution de Ryôsuke tout au long du roman et j’ai aimé en apprendre davantage sur la fabrication et l’affinage des fromages à ses côtés. La nature sauvage de l’île m’a séduite mais j’ai eu plus de mal avec la rudesse de certains habitants. Quant à la fin, je regrette qu’elle nous laisse tellement de questions car je me suis attachée à Ryôsuke tout au long du roman et j’aurais aimé en savoir plus sur son avenir.

Bref, c’est l’histoire poétique et teintée de nostalgie d’un garçon paumé qui va, petit à petit, sortir du marasme pour entreprendre un projet un peu fou. Une belle histoire malgré sa tristesse et son gout d’inachevé.

3.5/5

L’Oural en plein cœur – Astrid Wendlandt

Dernière lecture pour le Cold Winter Challenge, cette fois-ci, on fait ses valises direction la Russie 🙂

Quatrième de couverture

 
Dans L’Oural en plein cœur se mêlent deux quêtes, l’une amoureuse, l’autre ethnographique. Passionnée par les peuples en sursis, Astrid Wendlandt se lance sur les traces des derniers autochtones de l’Oural, vaste chaîne de montagnes qui sépare l’Europe de l’Asie. Partie pour retrouver son ancien amour, un rockeur de Tcheliabinsk, elle va s’aventurer dans une recherche qui peu à peu déjoue ses plans, échappe à ses objectifs. À la place d’une civilisation ancienne, elle trouve un monde en devenir. Des mois durant, elle côtoie des familles qui ont fait un bras d’honneur à la société, des communautés vivant en semi-autarcie, des esprits libres et des âmes échouées. L’Oural semble être le conservatoire des folies et des espoirs d’une humanité russe qui se cherche.

Mon avis

 
Un peu déçue par ce livre qui est certes un récit de voyage mais avant tout une histoire d’amour.

D’ailleurs, dès le début, on annonce la couleur puisque c’est l’amour qui motive le voyage. Astrid part pour retrouver son ancien amoureux russe qu’elle avait dû quitter brutalement quinze ans auparavant. C’est avant tout pour le rejoindre qu’elle va retourner en Russie où contre toute attente, elle va tomber dans les bras d’un autre.

Le voyage est dépaysant mais j’ai regretté que la narratrice ne s’attarde pas plus dans les différents endroits où elle séjourne. Ses contacts avec les locaux pourraient être plus intéressants si leurs relations étaient moins superficielles. On a à peine le temps de découvrir un lieu qu’on passe au suivant et au final, j’ai trouvé qu’on n’apprenait pas grand chose sur le mode de vie des habitants de l’Oural.

Heureusement, l’auteur a une jolie plume et elle sait nous transmettre son amour pour la Russie. Ce n’est pourtant pas un pays qui m’attire au premier abord mais je dois bien avouer qu’elle m’a donné l’envie de partir à sa découverte. Je regrette seulement que le récit personnel tienne un si grande place au détriment du voyage lui-même et de la rencontre avec les locaux.

3/5