Les reflets d’argent – Susan Fletcher

 

2ème lecture pour le Pumpkin Autumn Challenge! On continue avec le menu Automne douceur de vivre mais cette fois-ci, je m’attaque à la catégorie Fafnir ton assiette sinon pas de piécette! pour laquelle les mots-clés sont : créatures légendaires et fantastiques, petit peuple, féerie, conte, légende et mythe.
J’ai choisi de lire ce livre de Susan Fletcher qui parle d’une légende d’une créature mi homme-mi poisson.

Quatrième de couverture

 
Les caprices de la mer ont toujours rythmé la vie des habitants de l’île de Parla. C’est ainsi depuis la nuit des temps et cela ne changera pas. Pour les familles Bundy et Lovegrove qui résident sur cette île depuis des générations, il n’y a rien d’autre à faire que d’accepter la routine et la perte des êtres chers qui s’en vont un à un. Un jour pourtant, un homme mystérieux s’échoue sur la plage de Sye, un homme qui ressemble étrangement à l’homme-poisson porteur d’espoir dont parle le livre qui rassemble les mythes de l’île. Cette découverte, que tous voient comme un signe de renouveau, va réveiller l’âme de cette communauté pour mieux la faire renaître.

Mon avis

 
Encore un magnifique roman de Susan Fletcher! Après Un bûcher sous la neige, La fille de l’irlandais et Avis de tempête que j’ai tout trois beaucoup aimé, celui-ci ne fera pas exception à la règle.

Il faut un petit temps d’adaptation pour rentrer dans ce livre, s’habituer à l’écriture très poétique et s’y retrouver dans la multitude de personnages (merci l’arbre généalogique en début de volume, tu m’as bien aidé). Mais ensuite, impossible de s’arrêter. J’ai été envoutée par l’atmosphère mystérieuse et un peu magique de cette île, transportée par l’histoire de l’homme-poisson à laquelle comme les habitants de Parla on a vraiment envie de croire.

C’est une très belle évocation de la vie sur une petite île où les habitants vivent en vase clos : tout le monde se connait depuis des générations, toute nouvelle dans un quotidien monotone se sait en un rien de temps et les rancœurs et les non-dits peuvent s’installer pendant des années et des années.

J’ai été particulièrement touchée par le personnage de Maggie, veuve depuis quatre ans après la disparition de son mari lors d’une sortie en mer, dont la vie va être bouleversée par l’arrivée de cet inconnu échoué sur la plage. Leur histoire est très belle et très émouvante.

Quant à l’homme-poisson, j’ai beaucoup aimé le mystère fait autour de lui, son amnésie et les nombres questions qu’on se pose sur son passé. J’ai aimé que les habitants croient voir en lui l’homme de la légende, celui qui apporte l’espoir et le renouveau. Mais j’ai aimé aussi découvrir sa véritable histoire. J’ai eu peur un moment que l’autrice nous laisse sans explication mais heureusement ce ne fut pas le cas et la fin du livre apporte des réponses aux questions qu’on se pose. Peut-être certains auraient préféré une fin qui laisse plus de place à l’imagination, ce n’est pas mon cas.

Bref, c’est un très beau roman sur les relations familiales, l’amour et le deuil. Je vous préviens, si vous êtes sensibles, préparez les mouchoirs car il y a plusieurs passages très émouvants qui risquent de vous faire monter les larmes aux yeux. Mais rassurez-vous, c’est également un livre plein d’espoir que pour ma part, j’ai quitté à regret.

4,5/5

La mémoire des embruns – Karen Viggers

 

Quatrième de couverture

 
Mary est âgée, sa santé se dégrade. Elle décide de passer ses derniers jours à Bruny, île de Tasmanie balayée par les vents où elle a vécu ses plus belles années auprès de son mari, le gardien du phare.

Les retrouvailles avec la terre aimée prennent des allures de pèlerinage. Entre souvenirs et regrets, Mary retourne sur les lieux de son ancienne vie pour tenter de réparer ses erreurs.
Entourée de Tom, le seul de ses enfants à comprendre sa démarche, un homme solitaire depuis son retour d’Antarctique et le divorce qui l’a détruit, elle veut trouver la paix avant de mourir.
Mais le secret qui l’a hantée durant des décennies menace d’être révélé et de mettre en péril son fragile équilibre.

Une femme au crépuscule de sa vie. Un homme incapable de savourer pleinement la sienne. La Mémoire des embruns est une émouvante histoire d’amour, de perte et de non-dits sur fond de nature sauvage et mystérieuse.

Mon avis

 
Un très beau roman avec une atmosphère mystérieuse et mélancolique. Mary, au soir de sa vie, revient sur les lieux où elle a été heureuse et se replonge dans ses souvenirs.
En parallèle, son fils Tom, brisé par son divorce et nostalgique de son séjour en Antarctique, peine à trouver sa place. Ces deux personnages, s’ils sont différents par bien des manières, partagent la même sensibilité à fleur de peau ce qui les rend particulièrement attachants et intéressants.

J’ai beaucoup aimé les descriptions des paysages de l’île Bruny, sauvage et reculée, loin de l’agitation de la ville. Le voyage en Antarctique m’a bien plu aussi même si j’aurais aimé avoir encore plus de détails sur le quotidien des scientifiques qui passent plusieurs mois coupés du monde sur ce continent, laissant derrière eux leur famille et leur vie habituelle et qui, au retour, souffre souvent du manque de l’Antarctique et de l’incompréhension de ceux qui sont restés.

C’est un livre qui fait la part belle à la solitude mais il y a tout de même de belles relations qui se tissent entre ces êtres solitaires et notamment celle qui nait entre Mary et le garde forestier de l’île Bruny. Ils s’appuient l’un sur l’autre pour traverser ensemble une étape importante de leur vie et trouvent du réconfort dans la compagnie l’un de l’autre. Le livre explore aussi avec justesse les relations parents/enfants et les difficultés de la vie de couple quand on passe des dizaines d’années avec la même personne quasiment en huis-clos ou au contraire quand la distance nous sépare.

Bref, j’ai beaucoup aimé ce livre que j’ai trouvé très dépaysant et très touchant. On pourrait lui reprocher quelques longueurs et un manque de suspense quant au secret de Mary mais pour ma part, ça ne m’a pas gêné. J’ai aimé découvrir en prenant mon temps l’île de Bruny et les personnages de ce très beau roman et je relirai sans hésiter cette autrice.

4,5/5

Le rêve de Ryosuke – Durian Sukegawa

Quatrième de couverture

 
Le jeune Ryôsuke manque de confiance en lui, un mal-être qui puise son origine dans la mort prématurée de son père. Après une tentative de suicide, il part sur ses traces et s’installe sur l’île où celui-ci a passé ses dernières années. Une île réputée pour ses chèvres sauvages où il va tenter de réaliser le rêve paternel : confectionner du fromage. Mais son projet se heurte aux tabous locaux et suscite la colère des habitants de l’île…

Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour réaliser nos désirs ? à travers les épreuves de Ryôsuke, Durian Sukegawa évoque la difficulté à trouver sa voie, soulignant le prix de la vie, humaine comme animale.

Mon avis

 
Après avoir beaucoup aimé Les délices de Tokyo, le premier roman de cet auteur, j’avais hâte de découvrir son second roman et de voir si le charme allait opérer de nouveau.

Alors, si vous avez aimé le premier, il y a beaucoup de points communs que vous retrouverez dans celui-ci : la poésie, la lenteur du récit et un art culinaire artisanal enseigné par un personnage mystérieux. Mais j’ai trouvé celui-ci plus sombre que le précédent. Ryôsuke est un jeune garçon dépressif aux pensées suicidaires donc forcément le début du roman est empreint de sa tristesse et de son désespoir. Du coup, il faut s’accrocher un peu au début du roman et pendant les premières semaines de Ryôsuke sur l’île.

Car l’île sur laquelle il a décidé de s’installer n’est pas des plus hospitalières et les habitants n’aiment pas beaucoup les étrangers voire leur sont même carrément hostiles. Les chèvres sauvages qui vivent dans la montagne sont beaucoup plus amicales. Pourtant et heureusement, Ryôsuke fera aussi de belles rencontres. Il va ainsi se lier au vieil ami de ses parents qui va à la fois lui enseigner l’art de confectionner du fromage mais aussi lui apporter un nouvel éclairage sur la vie de ses parents.

J’ai beaucoup aimé voir l’évolution de Ryôsuke tout au long du roman et j’ai aimé en apprendre davantage sur la fabrication et l’affinage des fromages à ses côtés. La nature sauvage de l’île m’a séduite mais j’ai eu plus de mal avec la rudesse de certains habitants. Quant à la fin, je regrette qu’elle nous laisse tellement de questions car je me suis attachée à Ryôsuke tout au long du roman et j’aurais aimé en savoir plus sur son avenir.

Bref, c’est l’histoire poétique et teintée de nostalgie d’un garçon paumé qui va, petit à petit, sortir du marasme pour entreprendre un projet un peu fou. Une belle histoire malgré sa tristesse et son gout d’inachevé.

3.5/5

Une vie entre deux océans – M.L Stedman

UneVieEntreDeuxOceans

Résumé

 
Isabelle et Tom vivent heureux sur la petite île de Janus au large de l’Australie. Tom est le gardien du phare. Ils vivent isolés du reste du monde, recevant seulement deux fois par an la visite du bateau de ravitaillement. Tout deux apprécient cette vie paisible mais malheureusement, le couple ne réussit pas à avoir un enfant. Un jour, un canot s’échoue sur l’île. A son bord, un homme mort et un bébé de quelques mois indemne. Isabelle, encore sous le choc de sa dernière fausse couche, persuade Tom de pas signaler le naufrage et de garder le bébé avec eux. Une décision lourde de conséquences…

Mon avis

 
C’est un livre très émouvant, âmes sensibles, préparez les mouchoirs! L’histoire de ce couple est vraiment touchante et le choix auquel les personnages sont confrontés déchirant.

J’ai beaucoup aimé découvrir la vie de gardien de phare, une vie solitaire avec la mer pour seule compagne mais beaucoup de responsabilités et le sentiment d’être utile. Une vrai passion pour Tom qui trouve dans ce métier un remède au traumatisme de la première guerre mondiale. Après l’horreur des tranchés, le silence et la paix de Janus sont plus que salutaires.
Quant à Isabelle, même si elle a vécu en ville, elle s’acclimate bien à cette vie solitaire.
Mais l’impossibilité d’avoir un enfant ternit peu à peu la vie du couple. Tom, profondément amoureux de sa femme, est prêt à tout pour la combler. Même à mentir, du moins par omission. Car lorsqu’ils découvrent les origines de l’enfant, il est rattrapé par un sentiment de culpabilité contre lequel il ne peut lutter.

Le grand intérêt de ce livre, c’est qu’il n’y a pas de gentils ou de méchants, juste des humains qui doivent assumer les conséquences de leur décisions. On comprend tous les personnages, impossible de prendre parti pour l’un ou pour l’autre, chacun ayant souffert à sa manière. Et au milieu, il y a une petite fille qui n’a rien demandé.

Une vie entre deux océans est aussi une belle histoire d’amour comme j’en rarement lu. J’ai été très touchée par la force des sentiments de Tom pour son épouse. On peut lui reprocher ce qu’on veut mais on ne peut pas dire qu’il n’aime pas sa femme.

Mais avant tout évidemment, c’est un très beau livre sur l’amour maternel, un sentiment puissant et instinctif qui touche à l’irrationnel. Pour le meilleur ou pour le pire…
 

4,5/5

L’île mystérieuse – Jules Verne

LIleMysterieuse

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui, je vais vous parler d’un classique de la littérature.

Je ne connais pas beaucoup Jules Verne. Avant celui-ci, je n’avais lu que Le tour du monde en 80 jours, que j’avais apprécié.

L’île mystérieuse, je l’ai pris par hasard, pour tester ma nouvelle liseuse.

Résumé

Pendant la guerre de Sécession, 5 prisonniers parviennent à s’échapper en volant un ballon. Mais, peu de temps après leur départ, une tempête les fait échouer sur une île déserte quelque part au milieu du Pacifique. Les 5 naufragés et leur chien doivent alors organiser leur survie.

Verdict ?

J’avoue que le début fut un peu laborieux mais globalement, c’est une lecture que j’ai aimé. Tout ce qui concerne la vie quotidienne des naufragés, les relations qu’ils établissent entre eux, les progrès qu’ils font dans l’aménagement de l’île et leurs différentes découvertes, tout ça m’a beaucoup intéressée.

Ce qui m’a moins intéressé par contre, ce sont les longues descriptions scientifiques. Parfois on se croirait plus dans un guide de survie pour naufragé que dans un roman. Personnellement, le mode d’emploi détaillé sur comment faire de la nitroglycérine (ou autre) me passe un peu au dessus de la tête.

Mais ce détail mis de coté, c’est un bon roman d’aventures avec des personnages sympathiques bien qu’un peu trop parfaits et beaucoup de rebondissements (là aussi un peu trop parfaits parfois).

Tout au long du livre, on est tenu en haleine par le fameux mystère que nous annonce le titre, se demandant ce que ça peut bien être. Eh bien, je n’avais pas du tout deviné!

Malgré tout, la fin m’a un peu déçue, en fait, j’aurais dû commencer par lire Les enfants du capitaine Grant puis Vingt mille lieux sous les mers avant de lire celui-ci, je pense que j’aurais mieux apprécié. Dommage que je ne l’ai pas su avant.

Cela reste toutefois un bon roman, parfait pour les scientifiques en herbe mais aussi pour les amateurs d’aventures.

Un classique agréable à découvrir!

3.75/5