Les oubliés du dimanche – Valérie Perrin

6ème lecture pour le Pumpkin Autumn Challenge et retour au menu Automne douceur de vivre avec la catégorie Il suffit de se rappeler d’allumer la lumière.

Quatrième de couverture

 
Justine, vingt et un ans, vit chez ses grands-parents avec son cousin Jules depuis la mort de leurs parents respectifs dans un accident. Justine est aide-soignante aux Hortensias, une maison de retraite, et aime par-dessus tout les personnes âgées. Notamment Hélène, centenaire, qui a toujours rêvé d’apprendre à lire. Les deux femmes se lient d’amitié, s’écoutent, se révèlent l’une à l’autre. Grâce à la résidente, Justine va peu à peu affronter les secrets de sa propre histoire. Un jour, un mystérieux « corbeau » sème le trouble dans la maison de retraite et fait une terrible révélation.
À la fois drôle et mélancolique, un roman d’amours passées, présentes, inavouées… éblouissantes.

Mon avis

 
Un roman très agréable à lire dont le ton est à la fois nostalgique et plein d’espoir.

Le livre contient deux histoires en une : celle de Justine d’une part qui a perdu ses parents dans un accident de voiture lorsqu’elle avait 4 ans et qui travaille désormais comme aide-soignante dans une maison de retraite et celle d’Hélène, d’autre part, pensionnaire de la maison de retraite, qui se remémore son histoire d’amour avec Lucien.

La construction du roman est bien maitrisée et les secrets sont distillés petit à petit que ce soit le passé de la famille de Justine ou celui d’Hélène. Quant à l’histoire du corbeau, elle est plus anecdotique que ce qu’on pourrait s’attendre en lisant la quatrième de couverture. Le cœur du roman est bien la relation qui se tisse entre Hélène et Justine et la façon dont leurs deux histoires, bien que très différentes, se mêlent l’une à l’autre.

Le ton est plutôt mélancolique même s’il y a aussi des moments de bonheur et une touche d’humour. Mais c’est avant tout un livre qui parle de deuil, de séparation et d’histoires d’amour contrariées. Les non-dits en sont également l’élément central que ce soit pour Hélène ou pour Justine.

Mais ce que je retiendrai avant tout ce de cette lecture, c’est le sentiment de bienveillance et d’humanité qui s’en dégage et ça, même quand l’histoire est triste, ça fait un bien fou.

4/5

La mémoire est une chienne indocile – Elliot Perlman

Quatrième de couverture

 
New York, aujourd’hui. Ex-taulard en probation dans un hôpital, Lamont, jeune Noir du Bronx, se lie d’amitié avec un patient, rescapé des camps. Uptown, Adam Zignelik, professeur d’histoire en pleine crise existentielle, exhume un document inédit : les premiers témoignages sonores de survivants de l’Holocauste. Dans le creux de cette mémoire ravivée, leurs destins vont s’entremêler. D’un ghetto à l’autre, dans une myriade de voix et une narration virtuose, ce roman poignant interroge l’Histoire du XXe.

Mon avis

 
Difficile de rédiger un avis sur un tel livre. J’ai adoré cette histoire tellement bien construite et tellement bien racontée. Je suis épatée par le talent de l’auteur qui a su mêler de main de maître une histoire si riche avec des personnages si différents et dont pourtant le destin se mêle sur plusieurs générations.

C’est un roman très émouvant, parfois même à la limite du supportable. J’ai lu un certain nombre de livres qui traitent de l’holocauste mais aucun n’était aussi précis dans ces descriptions des horreurs perpétrées par les nazis dans les camps de la mort. Rien que pour cela, c’est un livre à lire. Car, malgré l’horreur, c’est important de savoir ce qui s’est passé et comment ça s’est passé. Et c’est ailleurs tout le message du livre : raconter coûte que coûte, survivre pour que tout le monde sache.

En parallèle de l’holocauste, l’auteur évoque également la ségrégation raciale et le combat des noirs pour les droits civiques aux États-Unis. Deux histoires et deux peuples différents mais dans les deux cas, la haine et la violence.

Les personnages de ce roman sont tous attachants et particulièrement Lamont, récemment sorti de prison où il s’est retrouvé entrainé par deux « amis ». C’est un personnage très touchant dans sa volonté de retrouver sa fille et dans la relation qu’il battit avec Henryk, un patient de l’hôpital où il effectue sa période de probation. Atteint d’un cancer, ce dernier décide de lui raconter ses années à Auschwitz, lorsqu’il était membre du Sonderkommando. Adam le professeur d’histoire en fin de carrière et récemment séparé de sa femme est également un personnage intéressant qui va reprendre goût à son métier en découvrant des transcriptions d’entretiens avec des rescapés des camps.

Bref, c’est un roman magnifique que je recommande à tout le monde car malgré sa noirceur, il n’est pas dénué d’espoir. Et surtout et avant tout, c’est un livre essentiel pour ne pas oublier.

5/5

Le jour d’avant – Sorj Chalandon

J’ai lu tous les romans de Sorj Chalandon, j’adore son style et je suis toujours captivée par ses romans aux thèmes très variés et qui, au premier abord, ne m’attirent pas forcément mais qui pourtant arrivent toujours à m’embarquer.

Quatrième de couverture

 
« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé pour leurs crimes.

Mon avis

 
Quel bonheur de retrouver l’écriture de Sorj Chalandon! Dès les premières lignes, j’ai été prise à la gorge par l’émotion, presque en apnée.

Au début, on fait la connaissance de Michel, profondément marqué par le décès de son frère, mineur. Près de quarante ans plus tard, Michel n’arrive toujours pas à tourner la page, gardant les affaires de son frère dans un box tel un mausolée, collectionnant les coupures de presse sur la catastrophe de la mine de Liévin.
Alors, quand Michel perd sa femme Cécile, il voit enfin l’occasion de tenir la promesse faite à son père et revient dans la ville de son enfance pour punir celui qu’il tient responsable de la catastrophe.

Avant-tout, ce livre est un hommage aux mineurs et à leur courage de descendre au fond malgré la peur. Un hommage à ceux qui y ont laissé leur santé, à ceux qui ne sont jamais remontés et à ceux qui y ont perdu un proche.

Mais c’est aussi le portrait d’un homme brisé. Un homme pour lequel on ressent une grande compassion mais qu’on ne peut toutefois pas tout à fait comprendre.

C’est un roman poignant et profondément triste. L’ambiance est pesante mais pourtant, on ne peut s’empêcher de tourner les pages avec avidité.

J’avoue n’avoir pas été totalement convaincue par le retournement final mais ça reste un très bon Sorj Chalandon. Vivement le prochain !

4,5/5

La mémoire d’Abraham – Marek Halter

Quatrième de couverture

 
Deux mille ans d’histoire d’une famille juive : de cette aube de l’an 70, où le scribe Abraham quitte Jérusalem en flammes, à ce jour de 1943, où l’imprimeur Abraham Halter meurt sous les ruines du ghetto de Varsovie. Cent générations qui, à travers les siècles et les événements, du Proche-Orient à l’Afrique du Nord et dans l’Europe entière, se sont transmis le  » Livre familial « , mémoire de l’exil, jusqu’à Marek Halter, le dernier  » scribe  » qui, aujourd’hui, recrée pour nous la grande aventure au cœur de l’Histoire…

Mon avis

 
Un sacré pavé qui traverse les siècles pour nous raconter l’histoire d’une famille juive de génération en génération et d’exil en exil.
Et à travers l’histoire de cette famille, c’est celle de tout un peuple, sans cesse persécuté, chassé et contraint de se reconstruire encore et encore sans jamais perdre l’espoir de trouver un jour une terre accueillante.

C’est un livre très riche, qui nous fait voyager de Palestine en Pologne en passant par la France, l’Espagne et j’en passe.
C’est aussi et surtout un livre très émouvant qui nous permet de rencontrer une foule de personnages, scribes de père en fils puis imprimeurs, s’inscrivant tous dans la destinée familiale mais chacun avec sa propre histoire.
J’ai beaucoup aimé découvrir la vie de tous les descendants d’Abraham et notamment de ceux qui ont assisté et contribué aux débuts de l’imprimerie. De nombreux passages m’ont touché, d’autres m’ont révolté par leur injustice et leur cruauté.

L’écriture de Marek Halter est très fluide et pas un instant au long de ces presque 1000 pages, je ne me suis ennuyée. L’auteur m’a véritablement embarquée dans l’histoire de sa famille et j’ai apprécié les petits interludes entre certains chapitres où il évoque ses souvenirs et nous explique comment il a construit son livre et les difficultés qu’il a rencontrées.

Bref, c’est un très beau livre, très bien écrit et captivant de bout en bout. Un livre qui montre le courage d’un peuple de tout temps opprimé mais qui reste malgré tout toujours fidèle à ses croyances et ses valeurs.

Une très belle lecture.

4,5/5

Avant d’aller dormir – S.J. Watson

avantdallerdormir

Ça faisait une éternité que je voulais lire ce livre, moi qui pourtant n’aime pas tellement les polars, ni les thrillers. Mais celui-ci titillait ma curiosité et puis, j’ai lu tant de bons avis à son sujet que forcément, j’ai eu envie de voir de quoi il retournait.

Quatrième de couverture

 
À la suite d’un accident survenu une vingtaine d’années plus tôt, Christine est aujourd’hui affectée d’un cas très rare d’amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu’elle a en fait 47 ans et qu’elle est mariée depuis vingt ans. Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu’elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence. Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé… et sur son présent.

Mon avis

 
Une bonne lecture, on rentre très vite dans l’histoire. Très vite, comme Christine on a envie de savoir, de découvrir son passé, de savoir ce qu’il lui est arrivé.
Le suspense monte crescendo tout au long du livre, d’abord on découvre l’état actuel de Christine, ses problèmes de mémoire puis au fur et à mesure des souvenirs qu’elle note dans son journal, on comprend que quelque chose ne tourne pas rond. Le rythme est assez lent au début, l’auteur prend son temps pour présenter ses personnages et puis, petit à petit, ça s’accélère.

J’ai beaucoup aimé découvrir l’histoire par le biais du journal intime de Christine, ça donne une vraie proximité entre elle et le lecteur, on se sent tout de suite proche d’elle. On est presque littéralement dans sa tête. Et c’est un personnage pour lequel on ne peut que ressentir de l’empathie. Se réveiller tous les matins sans savoir où on est ni qui est la personne qui dort dans votre lit, c’est effrayant à imaginer.

La quête de Christine pour retrouver ses souvenirs, reconstruire son passé et démêler le vrai du faux dans tout ce que lui dit son mari est vraiment passionnante, une fois qu’on a commencé, difficile de s’arrêter tant on a envie de savoir. De ce point de vue là, l’intrigue est très bien construite et nous tient en haleine tout au long de la lecture.
Le seul petit bémol qui m’a embêté, c’est que la fin ne m’a pas surprise. J’avais plus ou moins deviné ce qui se tramait et ça c’est un peu dommage, parce que j’aime bien être surprise quand je lis ce genre de romans (et j’en lis peu donc on ne peut pas dire que je suis blasée)

Mais sinon, c’est une bonne lecture, prenante et vraiment intéressante. Je suis contente de l’avoir enfin découvert.
 
4/5