Quatrième de couverture
Septembre 1939 : les hordes nazies déferlent sur la Pologne. Commence alors, pour trois femmes que tout oppose, un terrible et rigoureux hiver…
Il y a Caroline, d’abord. L’ancienne actrice américaine vit dans l’opulence, mais la guerre en Europe va bouleverser tout son quotidien… Kasia ensuite, cette jeune Polonaise qui rentre en Résistance, au péril de sa vie et de celles des siens. Herta, enfin, que son ambition dévorante jettera parmi les monstres – au point de s’y conformer.
Toutes trois l’ignorent encore mais elles ont rendez-vous, au plus noir de l’hiver : au camp de Ravensbrück…
Un premier roman remarquable sur le pouvoir méconnu des femmes à changer l’Histoire à travers la quête de l’amour, de la liberté et des deuxièmes chances.
Mon avis
L’histoire de ces trois femmes pendant la seconde guerre mondiale ne peut pas laisser indifférent. La première, Caroline, est américaine. C’est une ancienne actrice passionnée par la France qui travaille bénévolement au consulat pour aider les orphelins. La seconde, Kasia, est une jeune polonais. Encore adolescente, elle se lance dans la résistance face à l’envahisseur allemand mais sera malheureusement arrêtée avec sa mère et sa sœur et déportée au camp de Ravensbrück où elle fera la connaissance de la troisième, Herta, une de très rares femmes médecins du camp.
Le récit alterne d’un chapitre à l’autre entre leurs trois histoires même si bien vite, l’histoire de Kasia et de Caroline prend le pas sur celle d’Herta. D’ailleurs, j’ai trouvé ça dommage qu’il n’y ait pas plus de chapitres consacrées à cette dernière. Elle passe très vite du jeune médecin horrifié par les traitements infligés aux prisonnières à son arrivée au camp à une femme impitoyable qui n’a aucune scrupule à jouer les bourreaux et ce sans qu’on est vraiment d’explication à ce revirement. Je comprends bien qu’il est difficile de se mettre dans la peau d’un médecin SS mais j’aurais tout de même préféré que son état d’esprit et ses motivations soit davantage fouillés.
Ceci dit, j’ai trouvé l’histoire des « Lapins », ces déportées polonaises sur lesquelles les nazis ont pratiqué des expériences médicales atroces, très intéressante bien que très éprouvante. Autant vous prévenir, mieux vaut avoir le cœur bien accroché car même s’il n’y a pas de descriptions scabreuses, assister au calvaire de ces jeunes filles qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive est vraiment difficile à supporter. Le récit du quotidien de ces femmes dans le camp est glaçant. La seule lumière d’espoir vient de leur solidarité et de leur courage à toute épreuve devant les humiliations et tortures quotidiennes dont elles sont victimes.
En parallèle de l’histoire de Kasia, la vie quotidienne de Caroline à New-York et son histoire d’amour compliquée avec un français parait parfois un peu frivole et on a du mal à comprendre pourquoi la vie de ces deux femmes est liée. Pour le comprendre, il faut attendre la deuxième partie du roman, consacrée à l’après-guerre qui montre les difficultés des survivantes à reprendre leur vie après ce qu’elles ont vécu et le combat mené par Caroline pour les aider à se reconstruire.
Je n’en dirais pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à celles et ceux qui souhaiteraient le lire. Pour ma part, bien que la lecture ait parfois été difficile du fait de la noirceur des faits relatés, des faits réels qui plus est, je suis contente d’avoir découvert cette histoire, qui malgré son côté sombre, est une belle histoire de courage, d’espoir et de résilience.
4,5/5