Les sept soeurs tome VI : La soeur du soleil – Lucinda Riley

 

Quatrième de couverture

 
Electra d’Apliese a tout pour elle : mannequin le plus en vue de la planète, elle est belle, riche et célèbre.

Mais derrière cette image idéale, c’est une jeune femme perdue depuis la mort de son père, Pa Salt, un milliardaire excentrique qui l’a adoptée avec ses six sœurs. Electra va tomber dans la spirale infernale de la drogue et de l’alcool, et alors que tout son entourage craint pour elle, elle va recevoir une lettre d’une inconnue qui dit être sa grand-mère…

Mon avis

 
Un nouveau tome de la série des sept sœurs, c’est toujours la promesse d’une belle lecture avec secrets de famille et dépaysement garanti. Celui-ci ne fait pas exception à la règle et j’ai vraiment beaucoup aimé suivre l’histoire d’Electra, la petite dernière.

Son histoire est très touchante. Au début du roman, Electra est complètement perdue et s’enfonce de plus en plus dans la dépendance afin de fuir une vie qui ne la satisfait pas. Alors c’est vrai, c’est une sœur un peu plus difficile à aimer au premier abord que les autres à cause de son comportement autodestructeur mais heureusement, on apprend vite à la connaitre et on ne peut que compatir à sa souffrance.

Une fois n’est pas coutume, la quête d’Electra ne sera pas celle de ses origines car c’est sa grand-mère qui va venir à elle. Ici, pas d’enquête et pas de voyage au bout du monde pour Electra qui a déjà bien fort à faire à combattre ses démons. Cela dit, ne vous en faites pas, car côté dépaysement, vous serez tout de même servis! En effet, si Electra ne se rend pas elle même sur la terre de ses ancêtres, l’histoire de Cecily dans les années 40, nous amène au Kenya au temps de la colonisation. Là bas, vous trouverez votre dose de soleil et de terres sauvages. Vous y rencontrerez même des lions 😉

Petit bémol tout de même, j’ai trouvé que l’histoire de Cecily peinait à démarrer. J’avais du mal à voir où l’autrice voulait en venir et il me semble qu’elle aurait pu nous épargner quelques longueurs avant d’arriver au vif du sujet.

Ceci mis à part, c’est un tome vraiment plaisant à lire qui aborde des sujets graves comme l’addiction et le racisme. J’ai été surprise par la quasi absence de romance dans ce volume alors que d’habitude, c’est un sujet de prédilection pour l’autrice mais ça ne m’a aucunement empêchée d’apprécier ma lecture, bien au contraire, j’ai aimé voir ces deux femmes fortes et indépendantes trouver leur bonheur en dehors d’une histoire d’amour.

Bref, j’ai vraiment hâte de retrouver les six sœurs réunies à Atlantis pour le dernier tome qui promet bien des surprises.

4/5

Underground Railroad – Colson Whitehead

 

Quatrième de couverture

 
Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir pour gagner avec lui les États libres du Nord, elle accepte.
De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves, elle fera tout pour conquérir sa liberté.
Exploration des fondements et de la mécanique du racisme, récit saisissant d’un combat poignant, Underground Railroad est une œuvre politique aujourd’hui plus que jamais nécessaire.

Mon avis

 
Difficile de trouver les mots pour donner mon avis sur un tel livre qui évoque sans fard et de manière presque clinique l’esclavage et les traitements inhumains infligés aux noirs dans les plantations. Certaines scènes sont vraiment difficiles à supporter, si vous êtes sensibles, vous risquez d’avoir du mal à assister à tant de cruauté.

A travers l’histoire de Cora, c’est toute l’horreur vécue par le peuple noir qui nous est montrée sans concession aucune : violences, humiliations, privation des droits fondamentaux de l’être humain, la vie des esclaves est un enfer quotidien. Colson Whitehead nous livre ici un pan de l’histoire américaine qu’on aimerait oublier tant il est insoutenable. Après le massacre des populations indigènes, le pays continue son développement en exploitant de la pire des manières des africains, enlevés à leur propre pays, embarqués de force sur des navires négriers dans des conditions abominables et utilisés comme bêtes de somme pour récolter le coton. Et pour ceux qui osent s’évader, une vie de cavale commence avec à leurs trousses les chasseurs d’esclaves qui les traquent même à l’autre bout du pays.

Heureusement, sur leur chemin, certains rencontrent des alliés, des abolitionnistes ou d’anciens esclaves libérés, qui, au mépris de leur propre sécurité, leur tendent la main et les aident à fuir l’oppression. Dans son roman, Colson Whitehead a choisi de donner une réalité physique au fameux « chemin de fer clandestin » ce qui, je l’avoue, m’a un peu perturbé car c’est tellement bien fait que ça a l’air réel. Un autre point qui m’a dérangé, c’est la distance qu’il garde avec ses personnages qui m’a empêché de m’attacher pleinement aux personnages et notamment à Cora.

Malgré ces petits bémols, c’est un livre bouleversant, un témoignage dur mais nécessaire sur ce que fut la vie de ces milliers de personnes déracinées et exploitées de la pire des manières pendant des générations et qui portent encore de nos jours le poids de ce lourd passé.

4/5

Il faut beaucoup aimer les hommes – Marie Darrieussecq

Quatrième de couverture

 
Une femme rencontre un homme. Coup de foudre. L’homme est noir, la femme est blanche. Et alors ?

Mon avis

 
C’était la première fois que je lisais Marie Darrieussecq et, j’avoue, j’ai eu du mal.

Pourtant le début m’a plu. Los Angeles et le milieu du cinéma, la rencontre entre Solange et  Kouhouesso et le coup de foudre qui frappe Solange, tout ça était très prometteur. Mais, bien vite, l’intérêt a laissé la place à l’ennui. Solange attend que l’objet de son amour daigne la contacter, attend qu’il vienne lui rendre visite et attend qu’il revienne tout en posant des tonnes de questions qui, je l’avoue, ont fini par me laisser.

Ça aurait pu s’améliorer avec la partie consacrée au tournage du film en Afrique mais malheureusement, j’ai fini par décrocher. Peut-être que si j’avais connu le livre adapté par Kouhouesso, le cœur des ténèbres, j’aurais été plus intéressée mais ne connaissant pas de tout le roman, je suis restée de glace devant le récit de son adaptation cinématographique.

C’est un livre surement beaucoup plus intéressant quand on connait Conrad, l’Afrique ou qu’on est passionné du milieu cinématographique. Sinon, ma foi, on se sent un peu laissé sur la touche, comme si le livre était écrit pour une élite dont, de toute évidence, on ne fait pas partie.

Dommage, ça faisait longtemps que je voulais découvrir cette auteure mais j’avoue que je suis un peu déçue. Je pense tout de même lui laisser une seconde chance car je n’ai pas été hermétique à son écriture ni à ses réflexions, je n’ai juste pas accrochée à cette histoire d’amour unilatérale et qui traîne en longueur.

3/5

La mémoire est une chienne indocile – Elliot Perlman

Quatrième de couverture

 
New York, aujourd’hui. Ex-taulard en probation dans un hôpital, Lamont, jeune Noir du Bronx, se lie d’amitié avec un patient, rescapé des camps. Uptown, Adam Zignelik, professeur d’histoire en pleine crise existentielle, exhume un document inédit : les premiers témoignages sonores de survivants de l’Holocauste. Dans le creux de cette mémoire ravivée, leurs destins vont s’entremêler. D’un ghetto à l’autre, dans une myriade de voix et une narration virtuose, ce roman poignant interroge l’Histoire du XXe.

Mon avis

 
Difficile de rédiger un avis sur un tel livre. J’ai adoré cette histoire tellement bien construite et tellement bien racontée. Je suis épatée par le talent de l’auteur qui a su mêler de main de maître une histoire si riche avec des personnages si différents et dont pourtant le destin se mêle sur plusieurs générations.

C’est un roman très émouvant, parfois même à la limite du supportable. J’ai lu un certain nombre de livres qui traitent de l’holocauste mais aucun n’était aussi précis dans ces descriptions des horreurs perpétrées par les nazis dans les camps de la mort. Rien que pour cela, c’est un livre à lire. Car, malgré l’horreur, c’est important de savoir ce qui s’est passé et comment ça s’est passé. Et c’est ailleurs tout le message du livre : raconter coûte que coûte, survivre pour que tout le monde sache.

En parallèle de l’holocauste, l’auteur évoque également la ségrégation raciale et le combat des noirs pour les droits civiques aux États-Unis. Deux histoires et deux peuples différents mais dans les deux cas, la haine et la violence.

Les personnages de ce roman sont tous attachants et particulièrement Lamont, récemment sorti de prison où il s’est retrouvé entrainé par deux « amis ». C’est un personnage très touchant dans sa volonté de retrouver sa fille et dans la relation qu’il battit avec Henryk, un patient de l’hôpital où il effectue sa période de probation. Atteint d’un cancer, ce dernier décide de lui raconter ses années à Auschwitz, lorsqu’il était membre du Sonderkommando. Adam le professeur d’histoire en fin de carrière et récemment séparé de sa femme est également un personnage intéressant qui va reprendre goût à son métier en découvrant des transcriptions d’entretiens avec des rescapés des camps.

Bref, c’est un roman magnifique que je recommande à tout le monde car malgré sa noirceur, il n’est pas dénué d’espoir. Et surtout et avant tout, c’est un livre essentiel pour ne pas oublier.

5/5

La ligne verte – Stephen King

LaLigneVerte

Le film La ligne verte est un de mes films préférés même si à chaque fois, je pleure comme une madeleine. J’ai donc eu envie de découvrir le livre, histoire de comparer (même si mes souvenirs du film se sont un peu estompés avec le temps). Verdict?

Quatrième de couverture

 
Paul Edgecombe, ancien gardien-chef d’un pénitencier dans les années 1930, entreprend d’écrire ses mémoires. Il revient sur l’affaire John Caffey – ce grand Noir au regard absent, condamné à mort pour le viol et le meurtre de deux fillettes – qui défraya la chronique en 1932. La Ligne verte décrit un univers étouffant et brutal, où la défiance est la règle. Personne ne sort indemne de ce bâtiment coupé du monde, où cohabitent une étrange souris apprivoisée par un Cajun pyromane, le sadique Percy Wetmore, et Caffey, prisonnier sans problème.

Mon avis

 
En un mot, j’ai adoré. C’est un livre magnifique sur un sujet terrible.
Même je connaissais déjà l’histoire par le film (qui au passage est très fidèle), j’ai adoré la redécouvrir sous la plume de Stephen King.

Le roman est prenant mais glaçant. J’ai été happé dès le début, et ce malgré l’atmosphère lourde. J’imagine sans peine la frustration des lecteurs qui l’ont découvert lors de sa parution en épisodes. L’attente a du être difficile, non qu’il y ait un suspense insoutenable (enfin surtout quand on a vu le film avant) mais on s’attache très vite aux personnages et l’univers dans lequel ils évoluent bien qu’oppressant n’en n’est pas moins fascinant.

Les personnages sont merveilleusement bien décrit tant les « bons » que les « méchants ». Je suis admirative du professionnalisme et de l’humanité des gardiens du bloc E. Bien sûr, les hommes qui sont sur la ligne verte sont des criminels mais ils les traitent toujours avec un grand respect. Sauf Percy, bien sûr, un personnage détestable!
Quant à John Caffey, c’est sans doute l’un des personnages les plus touchants que j’ai jamais rencontré en littérature. Mais mieux vaut ne pas trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte aux futurs lecteurs.

La ligne verte est certes un livre dur, notamment lors du récit des exécutions, mais il a le mérite de faire réfléchir sur la peine de mort et sur le racisme sans aucune leçon de morale ou plaidoyer d’aucune sorte.
Ajoutez à cela une touche de fantastique et des personnages qu’on oubliera pas de si tôt et vous obtenez un roman incontournable, à lire que vous soyez ou non fan de Stephen King (mais préparez les mouchoirs 😉 ).

5/5

La route du Cap – Jennifer McVeigh

LaRouteDuCap

 

Résumé

 

A la fin du XIXème siècle, en Angleterre, Frances, une jeune fille issue de la bourgeoisie perd son père qui ne lui laisse que des dettes. Sans argent et sans foyer, elle pense un temps vivre chez sa tante mais rebutée par la perspective de se voir réduire au simple rôle de gouvernante, elle accepte la demande en mariage d’Edwin, un médecin qu’elle connait à peine et qui vit en Afrique du Sud.

 

Mon avis

 

Un roman dépaysant et très intéressant qui nous fait découvrir la vie en Afrique du sud à la fin du XIXème siècle.

A travers le regard de Frances, que rien n’a préparé à une telle situation, nous sommes témoins du quotidien difficile des indigènes exploités par les colons. Entre l’épidémie de variole et les conditions de travail inhumaines dans les mines de diamant, la vie est loin d’être rose et les perspectives d’avenir paraissent bien sombres.

Si au début, Frances reste centrée sur elle-même et sur ces désillusions, petit à petit, confrontée à la dure réalité de la vie en Afrique, elle va se révéler à elle-même et apprendre à s’adapter et à se battre.

Bien évidemment, La route du Cap est aussi une histoire d’amour mais selon moi, elle est secondaire. L’ intérêt de ce roman réside avant tout dans la transformation d’une jeune fille naïve et gâtée en femme courageuse et volontaire.

Une belle lecture!

4/5